Lettre ouverte aux infirmières et à tous ceux qui soignent…

Jerome Marty

Jerome MartyCher Lou et cher(e)s infin’idels,

Lorsque j’ai participé à la fondation de l’UFML, je l’ai fait guidé par une seule préoccupation : le réveil des médecins, le réveil des soignants. Pour réussir, pour construire le possible, il me fallait une équipe qui pense union, qui vive union, pas d’opportuniste, pas de politique, pas de pragmatique, non, des passionnés, des résistants, des impertinents, des caractères entiers, des humanistes, des personnalités qui placent l’homme au-dessus du sujet. J’ai eu la chance de rencontrer ces femmes et ces hommes qui permettent depuis maintenant trois ans de faire bouger les lignes et de faire tomber les murs.

Le vœu de l’UFML : unir au sein des médecins, secteur 1 et secteurs 2 et 3, généralistes et spécialistes, exercice libéral et secteur public, unir les médecins et les autres professions de santé, sans distinction de fonctions, de postes, de modes d’exercice. Nos actes, nos écrits parlent pour nous, combien de fois avons-nous appelé nos professions à reprendre la main sur leur avenir, combien de fois, depuis le premier jour, avons-nous porté les valeurs que nombre d’organisations devenues au fil des ans trop institutionnelles voire compromises, ont oublié jusqu’à favoriser la disparition de ces valeurs, de nos valeurs : le respect, la considération, la reconnaissance, la dignité, la liberté, l’indépendance, la responsabilité.

Combien de fois avons-nous dit à tous ceux pour qui nous nous battons : Relevez-vous ! Soyez fiers ! On ne soigne pas sans fierté, on n’aide pas son prochain sans humanité. Refuser de résister, refuser de se battre, obéir sans réfléchir est une perte progressive de cette humanité. Un médecin n’a pas vocation à obéir, un soignant n’a pas vocation à obéir. Il fallait qu’une organisation rappelle cette simple évidence et donne du sens au combat.

Lou, je vous écris pour vous dire que l’engagement de l’UFML est sincère, guidé (et cela aussi, nous l’avons de multiples fois exprimé) par une cause, un idéal qui nous dépasse. Une génération a suffi pour construire un à un les outils d’une médecine, d’un soin déshumanisé, encadré, protocolisé, administré, guidé, orienté, mesuré, rationalisé, paramétré. Une médecine, des soins où l’homme s’efface derrière les protocoles, où la pratique est soumise à des indicateurs, des contrôles, des bonifications, des sanctions….

Une génération suffira pour que la médecine, le soin ne soient plus filles et fils des médecins et des soignants mais outils d’organisations aux « acteurs » ou « professionnels de santé » interchangeables et obéissant à d’autres intérêts que le soin. Une génération suffira pour que le socle même de nos professions : l’éthique, la déontologie s’effacent, langues mortes sans intérêt au coeur d’un système sanitaire marchandisé. Ce temps est le nôtre et, parce que nous avons vécu les renoncements, les compromissions, les abandons pour quelques intérêts particuliers, quelques papillons rouges à la boutonnière, parce que nous avons compris le présent et analysé l’avenir, nous allons prendre ensemble un autre chemin.

Ensemble nous allons permettre à nos professions de réécrire leur avenir commun, LEUR AVENIR.

Nous allons résister, rendre coup pour coup, nous allons construire.

Ce sera difficile, douloureux, décourageant parfois mais aussi, enthousiasmant et mobilisateur et au final ce sera … gagnant.

Notre combat est juste, notre cause est honorable, et c’est ensemble, tous ensemble que nous devons, que nous allons le porter.

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