Pour une relance de notre système de santé

Jerome Marty

Pour une relance de notre système de santé Jerome Marty

 

1 REGAGNER LA CONFIANCE DES PROFESSIONS DE SANTÉ LIBÉRALES

Comment ?

Par des signes forts :

Annoncer un plan de relance de l’activité de santé libérale. Seul un tissu sanitaire libéral (ou de ville) fort permettra d’allier gain d’efficience, proximité et économie.

  • Sanctuariser les valeurs de la médecine : Secret médical, indépendance de l’exercice, liberté de prescription et d’installation.
    Cela passe par l’annonce d’une loi rectificative de la loi de modernisation de la santé avec retrait de l’article 1, du TPG Obligatoire, et moratoire sur les données de santé tant que leur inviolabilité n’a pas été démontrée.
    Cela passe également par la création d’une autorité de régulation des organismes complémentaires et par l’annonce de la suppression des réseaux de soins conventionnés mis en place par la loi Le Roux, ce qui suppose de supprimer l’autorisation des remboursements différenciés dans les contrats privés d’assurance. Il n’est pas possible de prétendre promouvoir l’exercice libéral et mettre les professionnels de santé libéraux sous la tutelle des mutuelles.
  • Sortir des discours convenus et des éléments de langage communs (comme les maisons de santé pluridisciplinaire ou la forfaitisation, véritables tartes à la crème des programmes santé qui masquent l’absence de courage à réformer).
  • Annoncer une valorisation conséquente des exercices, l’UFML propose en ce sens de sortir l’enveloppe tarifaire de l’ONDAM, de créer un seul secteur d’exercice avec liberté tarifaire, sous le contrôle d’une Haute Autorité Sanitaire de l’Évaluation Économique (CNOM CNAM UNOCAM CISS Synd Pro) chargée de surveiller et de juger les pratiques tarifaires ainsi que de la surveillance des pratiques des organismes assurantiels.

La responsabilité, base de l’exercice médical, doit être rémunérée chaque fois qu’elle est engagée.

  • Annoncer une flexibilité de l’exercice favorisant les passages du secteur public au secteur privé, les cabinets secondaires, tertiaires etc… la création de centres d’urgences maillant le territoire et gérés par des médecins libéraux, centres pouvant être adossés aux établissements de soin.
  • Annoncer une augmentation du numérus clausus qui tienne compte des besoins selon les régions, sécurisée par la politique d’attractivité de la médecine libérale mise en place.
  • Annoncer une modification du 3e cycle des études médicales avec un examen des compétences pour les étudiants à diplômes européens ainsi qu’un examen de langue avec note éliminatoire, afin de garantir le maintien de l’excellence de la filière médicale française.
  • Annoncer la création d’une enveloppe de financement des mises aux normes et de l’aide à la numérisation des cabinets libéraux (toutes professions soignantes), notamment pour permettre la pratique de la télémédecine. Les soignants aux tarifs bloqués sont nombreux à être obligés de cesser leur activité devant les mises aux normes demandées, non financées et les personnes atteintes de handicap, de ce fait, (assistent au ralentissement de la mise en place de cette loi) en pâtissent.
  • Annoncer une politique de relance de l’aménagement du territoire par la création de pôles de l’aménagement territorial regroupant à l’échelon régional chambres de commerce et d’industrie, de l’artisanat, profession libérales, transports, ministère de la santé, de l’éducation et de l’intérieur, responsables de l’économie numérique, mairies, représentants des patients et des soignants.

2 MONTRER UNE VOLONTÉ DE CHANGER PROFONDÉMENT LE SYSTÈME PAR UNE RÉVOLUTION DÉMOCRATIQUE

Plan après plan, réforme après réforme, le pouvoir administratif étatique a pris une dimension hégémonique au sein du système sanitaire. Les ARS, Agences Régionales de Santé, ont signé l’échec de cette politique. Leurs champs de compétence et leur coût ont augmenté régulièrement alors même que le système de santé passait de la 1ere à la 24e place mondiale depuis leur création.

Cette étatisation sans fin doit être stoppée afin d’installer une vraie démocratie sanitaire par la diminution du pouvoir administratif, du nombre d’agences et la transformation des Agences régionales de santé en Agences d’appui et de partenariat sanitaire dont le pilotage devra être assuré par une direction à triple représentation : soignants, patients et administration, chacun avec un même pouvoir.

Cette idée de pilotage sanitaire démocratique doit se retrouver à chaque étage du système. Les hôpitaux publics ou privés doivent bénéficier également d’une gouvernance démocratique où aucune décision engageant la pratique médicale ne peut être prise sans l’accord des représentants élus de la profession.

Faire confiance à ceux qui savent, faire confiance à ceux qui vivent le soin, rompre avec la technostructure infantilisante et dé-responsabilisante sera un signal fort de confiance.


3 MONTRER UNE COMPRÉHENSION DE L’AVENIR ET UNE CAPACITÉ À LE SÉCURISER.

La médecine, plus que tout autre milieu, va être bouleversée par les nouvelles technologies numériques, biotechnologies, nanotechnologies, sciences cognitives, génomique, médecine algorithmique, objets connectés, robotique.
Cette révolution s’accompagne d’une abolition des frontières due aux nouveaux médias, aux flux numériques et de l’émergence de puissances financières et numériques, véritables nouveaux états virtuels.

Face à cette réalité, il faut dès maintenant construire une France armée face à ces nouveaux défis, en particulier en médecine.

Ainsi, les nouvelles sciences et technologies médicales doivent-elles être abordées lors des études médicales sous l’angle sanitaire, philosophique, éthique et économique, afin que les futurs médecins soient maîtres de ces technologies et non outils de celles-ci ou de ceux qui les dirigent.

De façon plus générale, le monde sera bouleversé par ces technologies qui ouvrent au meilleur comme au pire et leur exploitation à l’autre bout de la terre aura des conséquences mondiales.
Si la France a créé en son temps un droit d’ingérence humanitaire, alors la France doit porter le Droit d’ingérence éthique international…

Confiance, reconnaissance, juste considération, respect des valeurs médicales, courage et ambition doivent être à la base de la construction du système de santé de demain.16427674 10155213984192446 5089400458395523529 n

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