Tatie Gabrielle

Compagne du bon docteur Zigmund depuis plus de 27 ans, je souhaite exprimer ici mon point de vue.

Pour me situer, je fais partie de ces horribles MGEN, pire encore, j’enseigne la SVT…

Pour mon absolution je dirais que plusieurs de mes élèves sont devenus médecins.

 

 

D’abord deux citations du psychologue Thomas d’Ansembourg :

« Si on fait ce qu’on a toujours fait on obtient ce qu’on a toujours obtenu »

et aussi

« Comment sortir d’une prison quand on n’est pas conscient d’être enfermé dedans ? »

 

Je constate que la lutte des médecins ressemble à celle de chaque français (à l’exception de quelques directeurs de grandes banques et autres financiers) qui se retrouve face à la destruction de sa profession, de la solidarité construite par ses parents, et même de ce qui nous unit, la France elle même.

Tout cela n’est pas tombé du ciel.

Croyez le ou non, c’est écrit quelque part noir sur blanc.

Comme vous, même si je suis fonctionnaire et non libérale, je vois bien que mon métier est dévalorisé, que mon salaire ne suit pas l’inflation, que mes impôts augmentent et que les SDF sont de plus en plus nombreux dans les rues des grandes villes. On me parle d’austérité pour rembourser la dette de la France et on me dit qu’il faut faire des efforts et que je coûte trop cher et que nos retraites…                      

 

ET MERDE !

Mais au fait, d’où vient cette dette ?

La dette de la France est parfaitement datée : elle a débuté en 1974.

Est-ce donc la mort de Pompidou qui nous a fait entrer dans une dépression collective durable ? Bien sûr que non. Il nous faut revenir en 1973 où elle a été fabriquée.

Plus exactement le 3 janvier 1973 (1).

Ce jour là une loi est présentée et votée. Cette loi connue aussi sous le nom de « loi Pompidou Giscard Rothschild » (1) stipule que dorénavant la banque centrale n’a plus le droit de financer l’état et les collectivités. Il paraît que c’était pour lutter contre l’inflation (2).

Qu’est-ce que ça veut dire tout ça ?

 

Avant 1973 la France, comme tout pays, fonctionnait avec ses impôts. Les impôts ne permettaient que le fonctionnement de l’état c’est à dire assurer la paye des fonctionnaires et le renouvellement du matériel. Pour tout investissement important ( construction de TGV, d’autoroutes, de lycées, d’hôpitaux, de centrales nucléaires…) il recourait à sa banque centrale, c’est à dire lui-même, pour avoir l’argent nécessaire. Le taux était minime (moins de 1%) et l’état ne s’endettait pas. De plus, avec les emplois créés par ces activités il récupérait les sommes injectées sous forme d’impôts.

L’état y gagnait et toute la population y gagnait. C’était un des piliers des 30 glorieuses.

ABRACADABRA !

Tout cela est instantanément interdit le 3 janvier 1973 : à partir de cet instant si l’état (3) s’endette il ne pourra plus avoir recours à sa banque centrale.

Bon, et bien auprès de qui l’état va-t-il emprunter ?

L’état va emprunter auprès des banques privées. Et à l’époque c’était la banque Rothschild.

Vous allez me dire que ce n’est pas grave à la condition que l’état ne s’endette pas. C’est vrai.

Mais voilà, Giscard a lancé le fameux emprunt qui porte son nom. Un emprunt tellement juteux pour ses souscripteurs. Mais un emprunt qui a ENDETTE l’état (4). Et coucou !

Pour le rembourser, il a fallu emprunter aux banques. CLAC ! le piège s’est refermé.

Et depuis ? Et bien, nos élus en ont rajouté bien plus qu’une couche :

Ils ont voté TOUS LES BUDGETS DE L’ETAT EN DEFICIT DEPUIS 1974, nous forçant chaque année à emprunter pour rembourser l’emprunt précédent. Aujourd’hui nous en sommes arrivés à ne pas pouvoir rembourser les seuls intérêts de cette maudite dette fabriquée de toutes pièces par quelques personnes que je qualifie personnellement de traîtres.

Pour rembourser cette « dette », les impôts sont détournés de leur fonction pour aller enrichir les grandes banques. Pour faciliter cela, il faut des boucs émissaires, ceux qui « coûtent trop cher » : les fonctionnaires, les employés, les retraités, les services publics et … les médecins.

Et oui, la santé représente une masse d’argent que la finance n’aime pas voir lui échapper.

Alors vous médecins,  êtes indignes, vous vivez une sinécure sur le dos du pauvre peuple, on vous paye vos études, et sous prétexte d’apprendre, vous tripotez vos patients pendant qu’ils sont anesthésiés…

Votre combat ne peut et ne doit pas oublier cette loi d’endettement de l’état dont votre (notre) situation découle. Que faire (vous médecins et nous citoyens de ce pays)?

Exiger un audit de la dette

Abroger la loi du 3 janvier 1973

Demander des comptes aux politiciens (présidents, ministres, députés) qui nous ont trahis.

Et puis tiens ! exiger la totalité des sommes indûment perçues par les banques depuis 1974.

Cette lutte n’a rien de poujadiste.

 

En 1981 Mitterrand a été élu. Il savait pour la loi du 3 janvier.

Ce qu’a fait un homme, un homme peut le défaire.

Il n’a rien fait.

En 2007, un président « de droite » a été élu. En 2012 un président « de gauche » a été élu. Vous, je ne sais pas, mais moi, je n’ai rien vu changer.

Encore un peu de culture avec une autre citation, de Coluche cette fois, lors des élections de 1981 :

 

«Je me présente aux élections présidentielles pour rappeler à tous ceux qui nous ont pris notre pognon que ce serait bien qu’il nous en rendent un petit peu »

 

Si cette histoire vous a plu, et si vous êtes bien sages, tatie Gabrielle en a plein d’autres.

Je pourrais, par exemple, vous raconter l’histoire de l’euro ou de l’Europe. C’est tellement instructif.

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