Afin que les scandales ne succèdent plus aux scandales dans les Ehpad, l’UFML-S appelle les responsables politiques à avoir le courage de prendre leurs responsabilités. Les métiers du grand âge doivent être sacralisés et il faut transformer leurs formations en voies d’excellence.
L’émergence puis le développement et enfin la place prépondérante des groupes financiers au sein du secteur privé à but lucratif sont la conséquence directe des politiques d’austérité et de l’absence totale de vision et d’ambition des responsables politiques dans le secteur sanitaire comme dans le secteur médico-social.
Les décisions politiques successives, ou pires, les absences de décisions, ont transformé la maxime « En crise les gros maigrissent et les maigres meurent » en « En crise les gros grossissent et les maigres meurent »… Depuis plus de 20 ans, nous avons assisté à la disparition progressive des établissements indépendants rachetés par des groupes, souvent avec l’aide de l’État. C’est devenu une course folle à l’expansionnisme, synonyme de progression boursière et de gains pour leurs actionnaires. Des géants du marché sont apparus, avec leur logique financière, leurs priorités… trop souvent bien éloignées des priorités des soignants, des patients ou résidents.
Comme nous l’écrivons depuis 10 ans, la force de ce système est devenue sa fragilité… Fort en capital, fragile du fait de ce que sa logique a engendré. Fort par sa présence sur le territoire, fragile face à la réalité… La pénurie de soignants, ce mal chronique qui s’est aggravé avec la crise covid, a précipité un peu plus le murissement d’un abcès qui ne pouvait qu’éclater…
Le constat est en fait terrible, la France a fait le choix d’ignorer -de cacher- les personnes âgées, de ne pas regarder cette image qu’elles nous renvoient de notre avenir. La représentation nationale année après année, a laissé s’installer les manques de moyens, les pénuries de soignants et la non-
reconnaissance de leur engagement auprès des personnes âgées. La maltraitance induite a frappé le secteur public comme le secteur privé.
Nous appelons les responsables politiques à renoncer aux postures d’estrades. Non, la solution n’est pas de supprimer le secteur privé. La France n’en aurait d’ailleurs pas les moyens et sa force est d’offrir aux patients la liberté de choix par une complémentarité des secteurs.
L’UFMLS réclame une régulation du secteur médico-social et sanitaire qui passe par :
– La définition d’une taille maximale de la présence des groupes afin d’éviter les dérives financières liées à la logique des fonds de pension et à leur éco-système.
– La sacralisation des professions du grand âge et leur reconnaissance par la constitution de voies d’excellence pour leurs formations.
Chaque profession du soin, ou de l’aide à la personne âgée doit bénéficier de formations spécifiques et adaptées, reconnues «voies d’excellence». Ces formations donneront accès à des rémunérations en lien avec la spécificité de ces spécialités. Elles devront provoquer le fléchage des moyens vers celles et ceux qui prennent soins, soutiennent et accompagnent les personnes âgées.
Pour l’UFML-S il n’est plus temps d’économiser sur l’humain. La France doit repenser son rapport au grand âge et donner les moyens, par delà les secteurs, aux femmes et aux hommes qui ont fait le choix de s’engager auprès de celles et ceux qui nous ont précédés. C’est l’honneur de notre pays que de soutenir ceux qui l’ont façonné.
Relations presse :
Laurent Payet /Maria Noto Mora/ Langage et Projets Conseils
laurent@lp-conseils.com / maria@lp-conseils.com/ 01 53 26 42 10 / 06 89 95 48 87
UFML syndicat : le syndicat de l’union française pour une médecine libre
