Les infirmiers se feront-ils aussi appeler docteurs ? Ou comment rendre légal l’exercice illégal de la médecine ? – Communiqué de Presse du 15 avril 2024

Communiqué de presse de l'Union Française pour une Médecine Libre Syndicat - UFMLS

Alors que les médecins sont en tête du classement des professions les plus dignes de confiance (étude IPSOS 2023), nous sommes plus que jamais la cible des politiques qui n’ont de cesse de dévaloriser notre exercice et le dépouiller de ses prérogatives pour mieux nous rendre corvéables.

M Valletoux, ministre délégué à la Santé, appelle de ses voeux dans le journal La Tribune à la création de « la consultation en soins infirmiers et de leur ouvrir un droit à certaines prescriptions ». Et de poursuivre, « les infirmiers doivent pouvoir assurer le suivi des maladies chroniques, prolonger les ordonnances… »

Évidemment, face à une telle déférence ministérielle, l’UNIPA, le syndicat des IPA, a aussitôt réagi, demandant plus encore, car là ou il y a de la gêne, il n’y a pas de plaisir : « l’abrogation complète du protocole d’organisation IPA, des textes ambitieux et larges pour la primo prescription avec notamment un droit de prescription sur les transports, les arrêts maladie et toutes prescriptions nécessaires… » mais aussi « le premier recours aux IPA », « en collaboration avec les médecins ».

Et pour finir, faisant fi de tout respect et d’un minimum de réflexion, leur président considère que le corporatisme médical « a conduit notre système de santé dans le mur depuis 20 ans », oubliant sans doute que toutes les décisions prises ont été celles de politiques et des gouvernements successifs…

Devant tant de certitudes, de nombreuses questions méritent des réponses :

Pourquoi avoir fait de la Médecine Générale une spécialité médicale avec une 10e année d’étude si c’est pour offrir des pans entiers de son exercice à des non-médecins ?

Comment alors justifier que des infirmiers ayant validé une formation complémentaire puissent se prévaloir d’être de premiers recours et collaborateur du médecin ?

Qui assumera les conséquences des modifications d’ordonnances, des résultats et du suivi des examens prescrits sinon le seul qui en est capable, le Docteur en Médecine ?

L’UFML-S dénonce un État qui sera responsable et coupable de la destruction programmée de la Médecine Générale, des pertes de chance et de la mise en danger des patients.

Nous dénonçons un État qui se limite à gérer le déclin à travers des transferts de tâches et de compétences alors que la compétence et l’expertise médicale s’acquièrent. Au final, les patients seront les victimes d’un système de santé dégradé et dégradable où les médecins seront remplacés par moins formés, moins compétents, moins experts.

L’UFML-S rappelle que les médecins généralistes français assurent plus d’un million de consultations par jour. Ils sont parmi les mieux formés d’Europe et les moins bien rémunérés. Ils assurent plus de 95% de la permanence de soins, 4 500 consultations par an et par médecin pour 55 heures hebdomadaires.

Si l’État a pour réel projet de protéger le système de santé, qu’il revalorise et fasse confiance aux médecins qui ont fait la preuve de leur engagement et qu’il favorise enfin l’installation des milliers de jeunes en attente, plutôt que maltraiter et dépecer l’exercice médical jusqu’à vouloir le remplacer…

Rappelons cette sentence d’Henri de Montherlant : « Quand la bêtise gouverne, l’intelligence est un délit »

En conclusion, les IPA ne sont pas et ne seront jamais des médecins, pas plus que les pharmaciens.

À moins de passer par la Faculté de Médecine et d’y suivre la totalité du cursus suivie par chaque étudiant en médecine. Nous demandons la fin du bal masqué, car, non, en matière de médecine, l’habit ne fait pas le moine, pas plus que le fantasme ministériel ne fait le médecin.

Une fois de plus des actes de la profession médicale sont donnés à une autre profession sans que les représentants des médecins participent aux décisions. Quelle autre profession accepterait cela ?

2 Commentaires
  1. Bérard 3 mois Il y a

    Je trouve cela désespérant, cela donne envie d’arrêter de participer à ce système
    Si je dois poursuivre mon activité ce ne sera plus jamais 26,5€ pour tous et un patient qui va voir une IPA sera illico mis à la porte du cabinet

  2. GIRARD 3 mois Il y a

    Dégradation de l’activité médicale depuis plus de 20 ans … Depuis qu’un certain Président de la République ai déclaré, si je me souviens bien, que “moins de médecins = moins de dépenses de santé !”.
    La courbe démographique des médecins était connue de tous et notamment des politiques, montrant depuis plus de 20 ans un déficit prévisible de médecins, faisant suite à un déficit du personnel infirmier; le corps médical avait alors été traité de sectaire / corporatiste !
    Que tous ces politiques d’antan aveugles soient bannis à jamais des espaces médiatiques, hors d’état de nuire: ils ont faits preuves d’incompétence !
    Que tous les politiques actuels reconnaissent les erreurs passées et trouvent une nouvelle idéologie plus efficace pour permettre de mieux soigner nos concitoyens en donnant plus de moyens et de crédits aux professionnels de santé qui ont fait 10 années de formation , et non 5 ans comme dans les Instituts d’études politiques …

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