La France et ses médecins…

Manifestation des médecins contre la loi Garot à Paris 29 avril 2025Manifestation des médecins contre la loi Garot à Paris 29 avril 2025Manifestation des médecins contre la loi Garot à Paris 29 avril 2025

  • La France, c’est ce pays où des responsables politiques qui n’ont jamais travaillé de leur vie veulent décider de l’avenir de jeunes qui travaillent jour et nuit.

 

  • La France, c’est ce pays où ceux qui sont aux 35 heures estiment que ceux qui sont aux 60 devraient travailler plus pour les soigner.

 

  • La France, c’est ce pays où les fabricants de déserts accusent d’incivisme celles et ceux qui s’épuisent à soigner.

 

  • La France, c’est ce pays où les centres de santé aux médecins salariés sont sursubventionnés pour voir 7 patients par jour, et où les libéraux surfiscalisés qui en voient plus de 30 sont traités d’égoïstes et de profiteurs.

 

  • La France, c’est ce pays où les IPA, qui n’ont pas fait médecine et n’ont pris aucune garde dans les hôpitaux, accèdent à de multiples actes médicaux tout en ayant des honoraires 60 % mieux rémunérés que les médecins que l’on voudrait envoyer dans les déserts.

 

  • La France, c’est ce pays où les externes et les internes, qui font tourner les hôpitaux pour moins que le SMIC horaire, à raison de 60 à 90 heures — ou plus — par semaine, et qui parfois se mettent en danger, sont insultés par ceux qui sont assis sur leur cul.

 

  • La France, c’est ce pays où ceux qui veulent la retraite à 60 ans demandent aux médecins libéraux de continuer à exercer à plus de 75 ans.

 

  • La France, c’est ce pays où les internes se suicident trois fois plus que la population générale du même âge, et où ce n’est apparemment pas encore assez pour celles et ceux qui veulent les obliger au prétexte de rembourser la nation.

 

  • La France, c’est ce pays où des professeurs « Val l’ancien et Défraîchi », protégés de la République, se permettent d’insulter les jeunes médecins, avenir d’une profession qu’ils ont participé à saboter.

 

  • La France, c’est ce pays où des fonctionnaires qui débauchent à 16 h veulent obliger des libéraux à travailler jusqu’à minuit ou toute la nuit après leur journée de travail.

 

  • La France, c’est ce pays où les politiques, qui ont vidé les campagnes de leurs services publics et ont laissé émerger des zones de non-droit dans certains quartiers, veulent obliger les médecins et leurs familles à y vivre.

 

  • La France, c’est ce pays où des carriéristes politiques sans envergure et sans vrai métier, le cul dans le velours et les pieds dans la moquette épaisse, prétendent décider de l’avenir de ceux qui font face à la maladie, à la souffrance, à la peur, à la mort.

 

  • La France, c’est ce pays qui risque, demain, de voir des jeunes médecins s’écœurer à force d’être méprisés, et d’autres, plus âgés, déplaquer, se réorienter, s’expatrier.

 

  • La France, c’est ce pays où, à force de lois santé pensées sans les médecins, on a construit un pays sans médecins — et où Guillaume Garot, loin d’en tirer des leçons, voudrait accélérer encore.

 

MAIS…

La France, c’est ce pays où les externes, les internes, les médecins libéraux, n’acceptent pas l’obligation des protégés, l’imposition des complets gris et la dictature des cloportes.

Face à la loi Garot, examinée au Parlement les 6 et 7 mai…

Nous sommes médecins, nous sommes debout.

Pour l’UFMLS,
Dr Jérôme MARTY, Président

2 Commentaires
  1. Olivier Perrin 10 heures Il y a

    Bravo pour ce text qui résume bien la situation actuelle : j’espère que cette fois ci nous allons tous tenir bon et ne pas plier devant ce dictat : personnellement, je suis installé depuis 2001 et j’avoue que j’ai de plus en plus de mal à me lever le matin pour me rendre à mon cabinet : cela fait trop longtemps qu’on est méprisés et humiliés.

  2. LINKA 4 heures Il y a

    Voici le contenu de la lettre que j’ai envoyé au député GAROT et à quelques autres…
    Docteur André Linka Médecin généraliste (retraité actif) Centre Médical de la Pyramide, Istres Mail : tontondoc@gmail.com Tél. : 06.–.–.–.90
    Istres, le 1er mai 2025 (Jour de la Fête du Travail, où les médecins sont de garde)
    Cette lettre a été rendue publique afin de sensibiliser les citoyens, les décideurs et les professionnels de santé à la réalité du terrain médical et aux conséquences des politiques actuelles. Elle a été initialement adressée au député Guillaume Garot, à propos de sa proposition de loi sur la régulation de l’installation des médecins.
    Lettre ouverte à Monsieur le Député Guillaume Garot,
    Vous proposez une loi visant à « réguler » l’installation des médecins pour lutter contre la désertification médicale. Permettez-moi, en tant que praticien de terrain, retraité actif, maître de stage universitaire, de vous transmettre une réflexion sincère, appuyée sur mon expérience et des faits concrets.
    Je suis le 16e médecin généraliste de la ville d’Istres (13800) à prendre sa retraite sans trouver de successeur. Durant les cinq dernières années de mon exercice, j’ai formé dix internes (sept femmes et trois hommes), mais aucun n’a souhaité s’installer ici. Pourtant, Istres est située en Provence, au bord de l’Étang de Berre, au soleil. Malgré cela, elle est classée en désert médical par l’ARS, tout comme toutes les localités alentour.
    J’ai 68 ans, et bien que retraité depuis deux ans, j’ai récemment repris une activité à un tiers-temps à l’hôpital local. Être médecin a toujours été une vocation pour moi. J’ai commencé la faculté de médecine comme on entre dans une cathédrale. Issu d’un milieu modeste, j’ai connu sept années d’études intensives, devenues huit, puis dix, et aujourd’hui onze années pour devenir médecin généraliste en France. Un véritable parcours du combattant.
    Au 1er janvier 2024, la France comptait 13 513 médecins retraités exerçant en libéral via un cumul emploi-retraite, soit 10,9 % des médecins en activité. Parmi eux, 5 843 sont généralistes (43 % des retraités actifs), bien que cette spécialité représente 52 % des médecins libéraux.
    L’âge moyen de ces médecins en cumul est de 72,4 ans, dont 78 % sont des hommes. Les régions les plus concernées sont l’Île-de-France, la PACA et la Corse. La plupart perçoivent une pension supérieure à la moyenne, ce qui montre que leur reprise d’activité est un choix personnel. Cette dynamique contribue à pallier temporairement la pénurie, mais jusqu’à quand ?
    Voici quelques éléments explicatifs de la crise :
    1. Le coût du mètre carré. À Istres, le prix de l’immobilier dépasse 3 500 €/m². À Paris, c’est bien pire. Les jeunes médecins, souvent sans fortune personnelle, n’ont pas les moyens d’investir dans un cabinet aux normes, même avec un prêt sur 25 ans. Le plus grand désert médical en France est… Paris intra-muros !
    2. La loi handicap de 2005. Cette excellente loi impose l’accessibilité aux ERP, y compris les cabinets médicaux. Mais trouvez un local commercial, en centre-ville, conforme aux normes handicapés et accessible financièrement pour un jeune médecin : mission impossible.
    3. La féminisation de la profession. Aujourd’hui, 65 % des jeunes médecins sont des femmes. Elles terminent leurs études vers 28-30 ans, souvent déjà mères. Vous n’obligerez jamais une femme à quitter son foyer pour s’installer dans une zone imposée par l’ARS, n’en déplaise à vos théories législatives.
    4. Des chiffres alarmants.
    • En dix ans, 66 162 nouveaux médecins ont été inscrits, mais seuls 9 709 exercent en libéral exclusif.
    • 31 % des médecins libéraux ont plus de 60 ans.
    • Il faut désormais 8 à 10 ans pour s’installer réellement en libéral.
    • 5 000 médecins ont quitté la France.
    • 21 % des étudiants abandonnent leurs études médicales.
    • Un interne se suicide tous les 18 jours.
    • 87 % du territoire souffre d’un accès difficile aux soins, y compris en zones urbaines.
    Ces données doivent vous pousser à soutenir les médecins, pas à les contraindre par des lois inutiles, des charges administratives étouffantes, et une coercition que vous qualifiez pudiquement de « régulation ».
    Nous ne résoudrons jamais la crise médicale par la contrainte. Il faut des mesures incitatives, pragmatiques, humaines. Sinon, vous accélérerez la désaffection des jeunes pour la médecine libérale. Pour ma part, j’ai interdit à mon fils, pourtant doté d’un QI de 135, de faire médecine. Il a brillamment terminé un master de psychologie. C’est un crève-coeur, mais je n’ai pas voulu l’envoyer au sacrifice.
    Les « curés » de la médecine sont désabusés. Après les applaudissements du 20h pendant le COVID, nous avons droit au STO. Quand vous vous attaquez au gaspillage alimentaire, je vous trouve admirable. Mais quand vous voulez gérer les médecins comme des stocks de conserves, permettez-moi de dire : non, vous vous trompez.
    Comme disait Samuel Johnson: “Hell is paved with good intentions.”
    Le combat des médecins contre votre loi est éthique, solidaire, vital. Ce sont les soins de demain que nous défendons : ceux de nos enfants, de nos jeunes confrères, de nos patients.
    Je vous souhaite beaucoup de courage pour porter cette loi, et surtout des nuits paisibles. Pour ma part, je reste disponible si vous souhaitez connaître des pistes de solutions concrètes.
    Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur le Député, l’expression de mes salutations distinguées.
    Dr André Linka Copie au ministre chargé de la Santé, Yannick Neuder,
    Copie au député Nathalie Colin-Oesterlé (apparentée Horizons)
    Copie au député Christophe Bentz (Rassemblement national)
    Copie au député Stéphanie Rist (Ensemble pour la République)

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