Si la rédaction y consent, nous allons réécrire l’article

Franois marie Pradeille

Franois marie PradeilleRéponse en plusieurs commentaires à l’article d’Egora.fr

Si la rédaction y consent, nous allons réécrire l’article

Mercredi, les patients du CISS ont mis les pieds dans le plat en proposant de limiter la liberté d’installation.

Les usagers cotisent à l’Assurance maladie, disent-ils, et devraient donc être garantis d’avoir un accès aux soins rapide quel que soit l’endroit où ils vivent. Pour cela ils demandent que, dans la prochaine convention, soit mise en place une « carte sanitaire opposable » qui régulerait l’ouverture des cabinets médicaux. Arnaud de Broca, co-président du Ciss, revient pour Egora sur cette proposition.

Mercredi, le ministère de la santé, par l’intermédiaire de son ectoplasme, le CISS, dont je voudrais qu’il nous exhibe les fameux « patients du CISS », affirme que les « usagers », probablement ceux que nous appelons (mais pour de vrai, hein ?)  « patients », du fait qu’ils cotisent à une assurance dite « maladie », devraient avoir la garantie d’un accès aux soins rapide, quelle que soit leur localisation, comme si, par exemple, le fait d’avoir une assurance automobile pouvait leur garantir, via ladite assurance, la présence d’un garagiste à deux pas de chez eux, fut-ce à Rochefourchat, Majastres ou encore Leménil Mitry.

Pour ce faire, le ministère, toujours par la fidèle voix Pathé Marconi d’une association représentative de ……… de quoi au fait ? On ne sait pas….Rêve que la prochaine convention puisse régler la question par le truchement d’une « carte sanitaire » (une sorte d’atlas des lieux d’aisance sans doute), une usine à gaz contraignant les rares médecins encore disposés à une installation libérale à s’endetter à mort, mais là où la fantaisie administrative en déciderait.

Arnaud de Broca, co-président  du CISS, comme son nom l’indique, s’exprime, s’en va (ben oui puisqu’il revient) poussant cette sempiternelle brouette…

NB : jusqu’ici, quid des « usagers », voire, soyons fous, des « consommateurs de soins » ? Quid des médecins, pardon, des « effecteurs de soins » : néant……………………. Le CISS, auquel le PLFSS vient encore d’octroyer un chèque avec 6 zéros ! L’argent de la sécu, en l’occurrence, pourquoi de ce fait ne pas déménager M. De Broca (avec sa famille) au milieu d’un désert, là où l’on a le plus besoin de son avis éclairé ?

Egora : Vous révélez les résultats d’un sondage réalisé par BVA dans lequel 63 % des Français reconnaissent avoir déjà été dans l’impossibilité de consulter un médecin, spécialiste ou généraliste. Pour vous, c’est la preuve que les politiques incitatives mises en place depuis des années pour encourager les médecins à s’installer dans les déserts médicaux sont inefficaces ?

 

François Pradeille: D’abord je suis grandement curieux d’éplucher la méthodologie du sondage dont d’aucuns se prévalent pour surfer sur le n’importe quoi. (Allez, goguenard, j’imagine un peu : Allo, voudriez-vous avoir un médecin sous la main, à toute heure du jour ou de la nuit, prêt à répondre à vos moindre besoins, réels ou ressentis ? Ben……….oui ! Et ça n’est pas le cas ? Ben………….non ! Morbleu, les bougres d’iconoclastes bouilleurs d’enfants !!! Et vous avez été en danger ? Ben…………………..non ! Ah ! Bon, simple question d’agenda alors ? Ben……………oui!).

Pour les  modistes et les toiletteurs pour chiens, les dispositifs coercitifs ont bien fonctionné, bien entendu, dans certains cas, ils se sont vus dans l’obligation de collaborer pour s’en sortir, au grand dam des amis des animaux ainsi que des esthètes, fussent-ils d’andouilles.

Pour la deuxième partie de votre question, par contre, Monsieur le journaliste, je dois avouer mon ignorance. Vous parlez de « paulitikainsitativ » ? Auriez-vous l’obligeance de vous exprimer en français s’il vous plaît ? Les termes que vous employez sont certainement  pertinents en zoulou ou en piémontais mais je dois avouer platement mon ignorance quant à la réalité qu’ils sont censés illustrer en nos contrées……….

Naaan ? Franchement ? Des QUOI ?

Vous plaidez donc pour la mise en place d’une « carte sanitaire » opposable qui régulerait l’ouverture de cabinets médicaux. Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ?

Une carte sanitaire pour les cabinets ? Vous aussi, cher journaliste, aimez jouer avec les mots, voilà qui est plaisant !

Concrètement ? Eh bien, il n’y a plus, ou quasi, d’installations. Sans aller réinventer des choses qui n’existent pas, donc, l’activité de l’ARS en la matière confinerait à l’onanisme.

J’imagine l’ARS de Marseille expliquant au jeune diplômé « fier d’être marseillais » (ce qui n’a rien de péjoratif, la fierté, après tout, est un affect  dont il semble que le besoin soit actuellement crucial), désireux de succéder à papa, qu’il va devoir aller s’installer à Hirson : Un mélange entre Pagnol, Bosso et Audiard……….

Bon, après tout, il y a là une certaine logique : Entre le ministère de la santé et l’ARS, il n’y a que l’épaisseur qui sépare la chemise de la structure qu’elle réchauffe douillettement, cet espace théoriquement virtuel étant comblé par le CISS………………

Il ne viendrait à l’idée de personne que pour inciter des médecins à s’installer en des lieux peu attirants à priori, il existe une solution très simple qui consiste à compenser les inconvénients par un avantage, en deux mots : Les payer !

Because à 23€ la passe, avec un conjoint, ou une, qui par définition ne trouvera pas de travail, et une éventuelle progéniture dont il faut assurer l’avenir (Ben, oui, permettez), et bien il est clair que le plus très jeune toubib enchaîné n’aura  le temps ni de le ou la voir chômer, ni de les voir grandir. Pour peu qu’en guise de remerciement, Lacaisse décide de lui coller quelque coûteuse procédure aux fesses, estimant qu’il travaille trop, ou mal, voire qu’il fraude…..à la campagne on trouve bien une branche ou se pendre……Oh ! Le pauvre ! Il était si gentil, si serviable !

S’il a pour deux sous de jugeote, il ira se trouver un autre job, ou mieux, offrira ses services en des contrées ou la pratique consistant à mordre la main qui vous soigne est moins prisée.

Moralité : Le patient, lui, n’aura toujours pas de médecin auquel………. s’opposer ?

Vous demandez donc que l’ARS puisse refuser une installation dans une zone sur-dotée. Souhaitez-vous aussi qu’elle oblige certains médecins à s’installer dans des zones sous-dotées ?

Il y a quand même une notion fondamentale qui semble vous échapper : La situation actuelle n’est pas le fait des médecins, elle résulte de l’incurie des coqs administratifs pérorants qui nous entendons chanter sans cesse les mêmes vers, ceux qui rongent le système de santé français.

En aucune façon un directeur d’ARS, énarque, un ou même soyons fous, une ministre de la santé, pas plus qu’un co-directeur d’association à but aléatoire n’est un expert du système de santé. En écoutant leurs sirènes idéologiques, nous ne faisons que laisser se réverbérer à l’infini entre les murs de leurs administrations respectives des âneries sans nom (« innommables » donc).

Les vrais experts sont les soignants : médecins et paramédicaux.

Il va peut-être bien falloir  les écouter un jour, non ?

Que l’ARS « oblige » ? Elle en rêve sans doute, mais ça ne marche pas comme ça ! Un médecin généraliste libéral est un chef d’entreprise, la plupart du temps individuelle certes, mais entreprise tout de même. Il finance ses locaux, son matériel, paie des charges (ô combien lourdes), à la sueur de son front, tout comme un artisan ou un commerçant.

Qui aurait le culot de contraindre les boulangers, les plaquistes, les marchands de godasses ou autres charcutiers, qui comprendront bien de quoi je parle, quant à leur siège social ? Personne ! Mais de quel droit, nom de Dieu, le ferait-on pour les médecins ? D’un droit que l’on créerait ex nihilo ? Rien que pour nous ? Parce que les français « y zon droit » ? Mais « y zon droit » aussi de bouffer, de s’habiller, de s’instruire ! Allons-y, installons de force des commerces de bouche, de fringues, des écoles au milieu de nulle part ! Parce que les français ont aussi des difficultés dans tous ces domaines, aggravées d’ailleurs quand ils sont vieux, malades et isolés.

Pourquoi pas aussi le tiers-payant pour le pain et la viande, sous forme de tickets par exemple, whaoua, ça m’évoque plein de régimes politiques traditionnellement soucieux du bien-être de la population…

La question de la coercition à l’installation a été de nombreuses fois posée, plusieurs parlementaires ont fait des propositions de loi dans ce sens. Pourtant, aucun gouvernement, de gauche comme de droite, n’a jamais évoqué la possibilité de la mettre en place. Ne pensez-vous pas être à contre-courant en proposant cette mesure qui a finalement assez peu de chances d’aboutir ?

Effectivement, de nombreux parlementaires ont songé à employer la coercition, en règle générale, des maires autant que dépités (lapsus) soucieux de leur électorat…..

L’argument massue : « Les médecins doivent rembourser leurs études payées par l’Etat » (et l’Etat, c’est moi…). Pas de bol, les médecins sont prêts à discuter sur cette base conceptuelle, et il se trouve que des membres de l’UFML planchent sur un calcul précis des sommes que nos études font économiser à l’Etat, les externes servant de bonnes à tout faire et les internes de médecins payés au rabais pendant des années.

Economie réalisée : De l’ordre de 150000 à 300000€ selon les spécialités. Que le fameux Zéta nous paie ce qu’il nous doit, et on pourra commencer à discuter de ce que nous pourrions faire.

Les citoyens veulent être soignés ? Alors au lieu de copier, tels moutons de Panurge, les quolibets, lazzi et injures dont le ministère et la presse subventionnée nous abreuvent à l’envie, qu’ils viennent nous aider, ne serait-ce que par leur présence visible, à chasser les marchands du temple.

En qui ont-ils confiance ? En leur médecin, ou en leurs ministres ?

Je me pâme car je connais la réponse !

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