Suite à l’article paru le 21 mai 2025 dans le Quotidien du Médecin sur le sujet des dépassements d’honoraires
Savez-vous qu’en 1980, Raymond Barre issu du même parti que vous, a conçu l’exercice de la médecine secteur 2, car les finances de l’état ne pouvaient pas, dans les valorisations des actes et des consultations, rejoindre les coûts réels de la pratique ?
Depuis, les tarifs opposables de la sécurité sociale ont été imposés pour garantir un accès aux soins dans certaines conditions. Ils sont désormais (en IDF) appliqués pour 43% des honoraires des médecins exerçant en secteur 2.
45 ans après Raymond Barre, vous condamneriez les Français à une médecine sans médecins?
Quels médecins peuvent exercer en ville avec le coût de l’immobilier, comment les chirurgiens peuvent salarier leurs aides opératoire, comment les ophtalmologistes peuvent acquérir leur matériel…
L’exercice à 100% de tarifs opposables de la sécurité sociale n’est pas viable. Avez-vous connaissance des impasses économiques hors subvention des centres de santé ? https://www.lefigaro.fr/conjoncture/fermeture-imminente-de-sept-centres-de-sante-d-ile-de-france-en-raison-de-difficultes-financieres-20240610 et
La modulation ou suppression des compléments d’honoraires permettant d’exercer au coût réel de pratique, sans revalorisation tarifaire, viderait les villes de leurs médecins, étendrait les déserts médicaux, jetterait la médecine aux mains des financiers qui imposeraient aux médecins des cadences insoutenables, une médecine partielle, un risque de retard au diagnostic, etc..
Est-ce vraiment votre vision d’avenir ?
Revenons aux réalités économiques : la médecine n’est pas gratuite, ni à l’hôpital, ni en ville.
Et, par souci d’économie pour la France, sans engager de financement supplémentaire, encouragez la médecine libérale efficiente, dont le coût de fonctionnement est en moyenne inférieur de moitié à celui de la médecine salariée, pour une productivité estimée par l’IGAS supérieure de 33% . https://www.igas.gouv.fr/evaluation-du-modele-economique-des-centres-de-sante-pluriprofessionnels
Monsieur le Ministre, c’est l’ouverture du secteur 2 pour tous, et pas la menace de sa maîtrise, qui dynamiserait les installations et augmenterait l’accès aux soins à dépenses maintenues pour l’Etat.
Dr Valérie Briole
Vice-Présidente UFMLS