De quoi l’UFMLS est-elle le nom?

Alors qu’un certain nombre de syndicats lancent des mots d’ordre contre des éléments conventionnels tout en ayant signé la convention, il est bon de rappeler quelques fondamentaux.

La trahison en matière conventionnelle est un vieux principe : c’est précisément parce que nous connaissons l’histoire des négociations (merci Patrick Carlioz) que nous estimons qu’une convention ne peut être signée que si la profession y trouve son intérêt et si cette convention présente toutes les garanties de stabilité et de respect ! NOUS N’AVONS PAS SIGNÉ !

À l’époque, nous avions même décrit un cycle classique des signataires (à propos de la CSMF) :

« Je négocie une convention
Je dis que le compte n’y est pas
Je signe
Je dis qu’on n’a pas signé pour ça
Je dis que c’est un casus belli
Je manifeste avec une journée « santé morte »
Je rentre dans le rang
Je renégocie
Je signe… etc. »

Il en va de même pour l’OPTAM ! Seule l’UFMLS a toujours dit qu’il ne fallait pas contractualiser, et que seul le secteur 2 permettait un exercice libéral juste et respectueux. Idem pour de nombreux autres sujets.

• Tiers payant : nous l’avons toujours dénoncé car il assujettit le prescripteur au financeur, alors que d’autres syndicats ne voyaient que le risque d’explosion des dépenses.

• Forfaits et ROSP : l’UFMLS n’a jamais prôné la ROSP, ni le financement d’assistants, de MSP ou de CPTS, et a toujours mis en garde contre l’extension du forfait, qui mine la liberté du prescripteur. Nous sommes les seuls à tenir ce discours, et tant que nous ne serons pas majoritaires, nous constaterons que les autres syndicats, par leurs signatures et leur soutien aux modes de rémunération progressifs, détruisent peu à peu l’exercice libéral.

Nous portons également la liberté d’installation et un langage de vérité sur les difficultés d’accès aux soins. N’en déplaise aux responsables politiques, ce drame leur incombe : leurs lois (Moulier, Garot, etc.) ne résoudront rien. 100 000 Toulousains n’ont pas de médecins traitants ; combien de Parisiens, de Marseillais, de Lyonnais ? Pendant que le politique se concentre sur l’hyperruralité, le monstre qu’ils ont créé se développe partout. Nous avons proposé des solutions fondées sur la relance de la médecine libérale et le respect de son mode d’exercice : toute autre voie est vouée à l’échec.

• CPTS : nous avons dénoncé leur danger dès leur création sous Marisol Touraine, démontré leur inutilité dans leur forme actuelle et la gabegie financière qu’elles représentent. Seule l’UFMLS s’oppose clairement à ce qui apparaît, face à l’aggravation des difficultés d’accès aux soins, comme une falsification de la réalité et une duperie des Français.

• Spécialistes : très tôt, nous avons quitté les discussions au sein de la CHAP sur la hiérarchisation des actes menant à la révision de la CCAM : nous savions que les moyens n’y seraient pas, et que les spécialistes seraient floués ; la révision de la CCAM est en effet repoussée aux calendes grecques…

• Revalorisations : concernant certaines professions fragilisées (pédiatres, psychiatres, gériatres, gynécologues, médecins de MPR, dermatologues…), nous avions averti que le compte n’y était pas. Les revalorisations censées être appliquées le 1ᵉʳ juillet viennent d’être repoussées unilatéralement par le gouvernement, avec mise en œuvre par l’assurance maladie. Une « journée santé morte » ne lavera pas cet affront prévisible, qui n’est qu’une nouvelle manifestation de l’affaiblissement de nos professions, résultant de l’acceptation progressive et répétée de signatures conventionnelles par les syndicats et d’une profession qui détourne le regard…

Seul l’UFMLS, syndicat polycatégoriel et véritablement libéral, pourra agir si la profession lui accorde la majorité !

• Violences subies par les médecins : depuis plus de dix ans, nous militons pour la reconnaissance spécifique de ces violences, la nécessité de peines lourdes, la facilitation des dépôts de plainte et un circuit d’instruction plus court ; nous sommes en passe d’obtenir ces avancées.

• Taxe « lapin » : nous avons porté cette problématique dès le premier jour et inventé le terme « taxe lapin » ; seuls, nous avons fait avancer le dossier, encore imparfaitement mais de façon tangible.

• Covid-19 : nous avons très tôt dénoncé l’absence d’équipement des médecins, pris le lead en communication et défense de la profession, combattu les désinformateurs complotistes et antivax ; malgré les menaces, nous dénonçons aujourd’hui l’absence totale de politique de prévention et la non-comptabilisation du poids des Covid longs dans l’augmentation des AT.

• AT : nous n’avons cessé d’expliquer l’impact de l’état du système sanitaire (difficultés d’accès rapide aux examens d’imagerie, aux avis de médecins de recours et de médecine du travail), du vieillissement et des maladies chroniques ; nous n’acceptons pas la culpabilisation des médecins via des statistiques contrôlées uniquement par l’assurance maladie.

• Procédures MSO/MSAP : nous refusons toute mise en MSO et notre cellule juridique défend chaque adhérent.

• S3 : nous prônons un déconventionnement collectif. Cette action, temporairement ralentie par divers événements politiques et conventionnels, prend tout son sens face aux politiques sanitaires actuelles et à venir ; elle se poursuit, et nous communiquerons en ce sens.

L’UFMLS ne transige pas, n’abandonne pas la médecine libérale pour des plats de lentilles.
L’UFMLS dit ce qu’elle fait, fait ce qu’elle dit, et n’a pas fini de se lever pour prendre la place qu’elle doit occuper pour défendre notre profession et notre exercice libéral.