« Médecins devons nous encore subir et souffrir ? » – Tribune de Guillaume Dewevre, Secrétaire Général de l’UFMLS

Médecins devons nous subir et souffrir ?

 

Chères consœurs, chers confrères,

Existe-t-il encore un médecin qui considère son exercice « libre et indépendant » et non subi ?
Existe-t-il encore un médecin en France qui se considère respecté par nos politiques ?

Je peux sans peine affirmer que NON ou alors ils sont bien peu nombreux !

Les contraintes et obligations imposées par l’Etat et la CNAM nous écrasent par :

– des engagements territoriaux toujours plus importants défendus lors de la dernière convention qui fut un simulacre mais plus encore la loi Valletoux avec le renforcement des CTS et des ARS, l’adhésion systématique aux CPTS de soignants responsables des besoins territoriaux…
Ils oublient que les médecins travaillent déjà 55h/semaine en moyenne, plus de 50% souffrant de signes d’épuisement professionnel avec un taux de suicide 2,6 fois supérieur à la population !

– Une remise en question du volontariat à la permanence de soins avec des professionnels « responsables collectivement » et qui « y participent ».
Faut-il encore leur rappeler que plus de 95% de la PDSA est pourvue soir et w-end en France !

– Et récemment la volonté politique de BERCY après le « quoi qu’il en coûte » de taper sur les dépenses et réduire drastiquement les indemnités journalières (IJ) peu importe le prix et les conséquences pour les médecins traités de ‘complaisants’ et des patients en souffrance.
Les MSO et MSAP sont un déni de notre exercice et cette chasse aux médecins par la CNAM ne répond qu’à des statistiques et une réduction des dépenses sans aucune considération médicale !

Les politiques font preuve d’un mépris sans limite et surtout d’une méconnaissance sans borne de notre exercice, guidés par des consignes de votes, l’électoralisme et la loi de l’immédiateté.

Combien de « nantis », de « fainéants », de « corporatistes », « d’extravagants », de « jeune génération qui ne veut plus travailler (ou plutôt se sacrifier, eux et leur famille) comme leurs ainés », de « devoirs imposés par le service public », « d’études payées par la solidarité nationale à laquelle nous devons tout et toujours » alors que, externes et internes, nous avons plus que remboursé le coût de nos études…combien de ces paroles bêtement répétées et surenchéries par des politiques pour se faire valoir, se donnant un semblant de consistance qui peine à masquer l’indigence de leur réflexion.

Aux politiques qui ne sèment que la contrainte, les obligations et la peur, vous récolterez alors la défiance des médecins qui fuiront la médecine ou la France, cesseront leur activité, exerceront en dehors de l’exercice classique ou de la convention via le site deconventionnement.fr.

Notre conscience professionnelle est intacte et nous défendrons toujours la qualité des soins au-delà de tout rendement. Notre exercice exige une revalorisation de nos actes à la moyenne européenne, une délégation des tâches administratives et non de soins, une reconnaissance de notre expertise et une attractivité restaurée « au service des médecins dans l’intérêt des patients ».

Dr Guillaume DEWEVRE,

MG & Secrétaire Général de l’UFMLS

3 Commentaires
  1. LE LANN 10 mois Il y a

    Scandalisé par l’attitude d’un ORL auprès d’une amie, 80 € d’honoraires sans un seul examen clinique complet tel que nous l’ont enseigné nos « maîtres », et moi simple généraliste, aujourd’hui retraité, je quémandais l’équivalent de 20€ pour une vraie consultation de 20 minutes voire plus.

    • Boulloche 10 mois Il y a

      80 €, c’est juste un tarif de consultation normal ! Regardez autour de vous en Europe !
      Vous devriez plutôt être scandalisé par les honoraires que perceviez, et qui étaient honteusement bas !

  2. le cornec 10 mois Il y a

    scandalisé par le prix d’une coupe de cheveux , le taux horaire de mon garagiste, le prix d’une urgences plomberie, le prix d’un drone de combat , le litre de sp98, pour le médical le prix n’a aucune signification si on ne connait pas le contenu de la consultation je suis secteur II non optam
    mon prix de base de 95e comprend consultation frottis et échographie pelvienne soit 96e de prestation secu cumulées alors que je suis un odieux médecin secteur II la base de comparaison pour un contenu insignifiant est la consultation sage femme à 19e propulsée par l’état en face de mon cabinet avec des compétences très très en deçà ; tant que nous accepterons de baser nos prix de consultation sur les tarifs de la sécu nous n’aurons aucune crédibilité car les tarifs opposables de la sécu sont une insulte à notre dignité et ceux qui nous les proposent une insulte à l’intelligence

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