Mesdames et Messieurs les politiques !

 

Mesdames et Messieurs les politiques !

Les déserts médicaux vous inquiètent bien que vous en soyez responsables du fait de votre politique de restriction de soins mise en place depuis plus de 30 ans.
La médecine libérale, ce n’est pas seulement une pratique de soin à moindre coût pour la population via l’assurance maladie. C’est d’abord pour le médecin une entreprise libérale avec ses avantages, et ses contraintes susceptibles de mettre l’exercice en faillite.
Les déserts médicaux ne sont que l’expression de cette faillite.

Les deux causes quasi exclusives de cette faillite par désaffection pour la médecine libérale sont :

1/ La contrainte administrative de plus en plus pesante qui s’immisce dans notre pratique. Celle des contrôles de prescriptions comme les arrêts de travail, bons de transport, génériques et bientôt ROSP et forfaits sous conditions. Tout cela impacte notre pratique de façon contradictoire avec le libéral qui nécessite une certaine indépendance tant médicale qu’économique. Deux éléments liés au paiement à l’acte.Cette contrainte est un poison, d’autant plus qu’elle semble stupide médicalement parlant et toujours pesante. Les génériques en sont un exemple frappant.

2/ Les tarifs bloqués et la pratique libérale sont par essence aussi antinomiques. Par le passé, cela était supportable du fait de charges et normes peu élevées. Mais au fil du temps, les charges en perpétuelle augmentation dans un pays se modernisant et les tarifs toujours déconnectés de la réalité économique, ratifiés dans la convention, bras armé d’une sécu exsangue, rendent le libéral intenable et mortifère (au premier degré malheureusement).
Mortifère par le fait que le médecin ne peut opposer que la liberté de son temps de travail pour compenser. Mais ce temps de travail, qui explose, a ses limites sur le plan humain. D’où le désengagement progressif du médecin pour le libéral soit en dévissant soit en réduisant son activité. Les jeunes l’ont bien perçu en ne s’installant pas. Et la libéralisation du numerus clausus n’y changera rien. Le Libéral est une entreprise où tout passe par l’argent, du papier toilette à ses charges sociales et vacances en passant par l’hypothétique et rare secrétaire. En refuser l’évidence alors que les mages ou que les médecines parallèles non conventionnées pullulent, est un déni volontaire et potentiellement criminel.

Que les politiques arrêtent cette langue de bois véhiculée par leur idée de coercition.

Si ces deux contraintes sont levées, la coercition peut se comprendre et être efficace sur les facteurs aggravants comme les déserts numériques ou l’hyperinflation des loyers parisiens.

Sinon c’est l’euthanasie assurée du système de santé privé libéral.

Les politiques qui veulent conserver officiellement le libéral par attachement au secteur privé (plutôt pseudo-privé) ou surtout car c’est le mode qui restera toujours le plus économique même avec un CS à la moyenne européenne, ne peuvent plus continuer à vouloir le beurre et l’argent du beurre sous peine de perdre les deux.

Et c’est ce qui se passe et va s’aggraver après 30 ans de politique de santé toujours méprisante envers ses acteurs de santé toujours évalués sous l’angle du coût et non du bien-être qu’ ils procurent.

Continuez dans cette voie et il ne vous restera que l’hôpital public, débordé, pour vous y morfondre des heures, à attendre que votre cas soit pris en compte en regrettant les temps anciens.

Mais ça, cela sera comme être humain et non comme politique.

 

Dr Stephan Meller . Caen.

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1 Commentaire
  1. Scared 6 ans Il y a

    Vous résumez très bien la situation de la médecine libre .Mais comment éviter ce meurtre d’Etat?

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