Reprenons un petit peu les choses

Jerome Marty

Jerome MartyIl arrive parfois que l’UFML soit incomprise voire même insultée au travers de son président.

Reprenons un petit peu les choses.

Les opinions de tous sont libres, même si, et c’est le particularisme humain, elles devraient s’arrêter à l’expression par trop visible de l’ignorance, de la paresse intellectuelle, de la vacuité ou de l’onanisme.

L’UFML a en trois ans fait bouger les lignes, permis à des milliers de médecins, et nous en avons la preuve chaque jour, de retrouver l’espoir et de relever la tête par l’engagement pour la défense de la profession. Le travail accompli, immense, a permis de faire comprendre l’architecture et les détails du système de santé de demain.

Tout a commencé en 2012, lors du vote de l’avenant 8.

L’UFML, et tout ce que j’écris est naturellement vérifiable sur son site, a été la première organisation, au côté du BLOC, à expliquer tous les dangers, les tenants et les aboutissants de cet avenant.

Nous avons ainsi provoqué les manifestations d’octobre et novembre 2012.

Nous avons par là même mis en exergue et au centre des débats, la problématique et le risque des réseaux de soins, nous avons été attaqués alors en diffamation par Etienne Caniard (procès gagné haut la main il y a moins de 2 mois ! Nous vous donnerons le détail des pièces).

Déjà, à l’époque, notre idée du combat était de ne rien laisser passer. Nous sommes allés jusqu’à envoyer un huissier à la CNAM et nous avons gagné face au refus des syndicats et de la caisse de livrer les chiffres d’adhésion au CAS.

En réponse, et dans une urgence désordonnée, tous les syndicats sauf le BLOC ont voté l’avenant 11 permettant de s’affranchir de la borne basse de mise en place du CAS. Déjà, dans nos analyses politiques, nous annoncions la soumission aux ARS, le tiers payant et ce qui allait devenir la loi de Santé.

Nous avons traversé la France à plusieurs reprises à la rencontre des médecins pour les entendre et les prévenir des menaces, expliqué les rapports entre rapport Cordier, ANI, loi Le Roux, CAS, sans omettre les conséquences des ROSP.

Nous avons de façon continue, incessante, rendu coup pour coup à ceux qui, de droite comme de gauche, dénigraient sans cesse la médecine et ceux qui la font. Nous avons dénoncé et prouvé les conflits d’intérêts majeurs de trois des sept rapporteurs de la loi Le Roux, avons contré toute déclaration qui méprisait l’exercice, avons été à la base de chaque mobilisation et participé à leur organisation.

Nous avons combattu au-delà des barrières : Garches, Hôtel-Dieu, loi Macron, parce que tout est lié.

Sans relâche, nous avons publié plus de 150 communiqués de presse, 1200 articles sur nos deux sites internet (plus de 500 000 visites à eux deux), nous avons rencontré des dizaines et des dizaines de responsables politiques leur faisant découvrir une autre voie, une autre voix, d’autres analyses et une synthèse qu’ils ne faisaient pas ou refusaient (et souvent refusent toujours) de faire.

Nous avons été invités dans les médias nationaux des dizaines et dizaines de fois, présents dans la presse professionnelle quasi chaque semaine, mis au devant de la scène le problème de la moyenne européenne, de l’assujettissement aux financeurs, des malus liés à la ROSP, de la pénurie médicale organisée et gérée.

Nous avons affronté souvent en direct les organismes mutualistes et assuranciels, nous avons contré lors de débats G. Sarkozy comme Cohen Solal, C. Saout, B. Dormont, C. Lemorton, et autres responsables.

Nous avons affronté et répondu aux écrits, déclarations, participations et compromis ou compromissions des éternels syndicats signataires et là encore, nous avons éveillé les consciences. Nous avons remis au centre du jeu les drames des suicides et des burn out de la profession.

Nous avons, dès l’apparition de la loi de Santé, donné tous les éléments sa compréhension et de sa projection à tous les soignants.

Nous avons dépassé les frontières, construit des fraternités de combats avec nos confrères du secteur public, avec les paramédicaux, avec les patients.

Nous avons mis et nous continuons à mettre tout en oeuvre pour donner à la profession les moyens d’agir. Chaque action pourrait être l’action ultime. Il ne tient qu’aux médecins d’y participer. Quatre exemples : les manifestations de 2012 : l’UFML, mais aussi le BLOC, la FMF, les internes, chaque médecin, pouvaient participer ; la manifestation du 30/09 avec nos amis pharmaciens, chacun pouvait y participer ; la manifestation du 15 mars, même chose; la réunion magnifique sur le plan unitaire et socle des mobilisations de demain était ouverte à tous. Toutes ces actions (et il y en a des dizaines d’autres) ne sont des échecs que pour celui qui regarde la surface: elles sont en fait des paliers qui nous font chaque jour monter plus haut dans la construction de la force d’opposition à ceux qui veulent poser main sur notre avenir. Et nous sommes aujourd’hui bien plus haut qu’hier. Bien sûr, nombre de médecins sont impatients et nul ne blâme les solutions individualistes choisies par certains.

Mais voyez-vous, l’UFML a choisi de rester et de ne pas fuir, elle a choisi le combat sur place, elle a fait le choix de ne pas accepter une médecine livrée à l’administration ou au pouvoir des lobbies ou des assureurs, elle a choisi de défendre l’indépendance d’action et le maintien d’un système égalitaire. Et au vu du renforcement continu de l’UFML, ce choix nous apparaît toujours, et plus que jamais, comme le bon.

Me faire insulter ne me gêne pas : chacun est libre de ses opinions.

Je suis président de l’UFML, je suis représentant d’un combat, il existe d’autres voies comme QLS. Libre à elles de se développer.

S’agissant du déconventionnement, là encore, il est une des solutions que nous avons dans notre cartouchière avec un bémol cependant, la nécessité d’abord de mettre à bas la loi de Santé : ceux qui l’ont lue comprendront ce que je veux dire.

Avec toute mon amitié, tout mon respect et toute ma fierté de représenter les milliers de médecins qui chaque jour nous font confiance et nous confortent dans la voie que nous avons avec eux, choisie.

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