Discours de Jérôme Marty – Manifestation du 14 février 2023

Manifestation médecins libéraux Paris 14 février 2023

C’est beau une médecine unie, c’est beau une profession qui s’éveille et qui enfin, se lève. 

Chers amis, nombreux sont ceux qui, hier comme aujourd’hui, ont poignardé notre médecine et il y a des empreintes sur le manche. 

J’accuse Roselyne Bachelot, Marisol Touraine, Agnes Buzyn, Olivier Veran, François Braun et tous ceux qui les ont précédés, d’avoir construit les conditions des déplaquages, des épuisements professionnels, des suicides. 

J’accuse les ministres de la santé successifs, de n’avoir rien fait pour la médecine de ville, d’être indifférents à son sort, et pire, de l’avoir oubliée, et d’avoir créé hier, le drame que nous vivons aujourd’hui. 

J’accuse les responsables politiques, d’avoir desaménagé les territoires, installé les inégalités, raréfié les médecins pour aujourd’hui, les culpabiliser de la situation qu’ils ont créée. 

J’accuse les directeurs d’hôpitaux, qui encore aujourd’hui ne respectent pas les lois du travail, d’épuiser parfois jusqu’aux drames, l’avenir de la médecine, notre avenir, les internes. 

J’accuse les ministères de l’Intérieur et de la Santé, d’oeuvrer ensemble à organiser la servitude indigne de nos confrères médecins étrangers par le biais du blocage administratif, du titre de séjour, du parcours d’équivalence et des rémunérations! 

J’accuse, parce qu’il faut bien y revenir, Agnes Buzyn et Olivier Veran, de n’avoir pas su armer les médecins face à la COVID, et d’avoir passé par pertes et profits les 74 et sans doute plus, consoeurs et confrères décédés d’avoir porté le soin. Le mépris c’est aussi cela. 

J’accuse Pierre Moscovici président de la Cour des comptes, de désigner le paiement à l’acte comme inflationniste et les médecins comme dépensiers, du haut de ses 21 000 euros de retraite. 

J’accuse les organismes mutualistes, de privilégier les placements immobiliers, les frais de communications ou les réserves prudentielles, au financement du soin, de désigner à la vindicte, les médecins en secteur 2, pour mieux s’enrichir, grimés en sociétés à but non lucratif. 

J’accuse Madame la Députée Stéphanie Rist, de mépriser notre formation, notre exercice et notre engagement auprès des patients par la création dangereuse d’officiers de santé à la formation médicale parcellaire. 

De vouloir créer par la loi, une inégalité des Français devant le soin et de légaliser ainsi, la perte de chance. 

J’accuse Monsieur le député Frédéric Valletoux, d’avoir participé pendant 10 ans à la casse de l’hôpital public, alors qu’il dirigeait la FHF, et non content de son forfait, de vouloir aujourd’hui organiser la casse la médecine libérale. 

J’accuse Mr le député Guillaume Garot, de prendre les médecins pour des pions que l’on déplace, sans autre droit que l’obéissance, en une caporalisation des médecins. 

J’accuse les parlementaires, d’accepter de voter un ONDAM qui étouffe l’hôpital et tue la médecine de ville par l’impossibilité dès lors établie, de tout développement, de toute attractivité. 

J’accuse Mr Thomas Fatome directeur de l’assurance-maladie, d’organiser des non-négociations, aux documents jamais délivrés avant les séances, aux chiffres et aux statistiques dès lors non vérifiables en séances, de voir les médecins non pour ce qu’ils sont, mais tel qu’il voudrait qu’ils soient : des faignasses qu’il faut enfin mettre au boulot au sein du contrat d’engagement territorial contre à peine mieux qu’un euro cinquante ! 

J’accuse le président de la République Emmanuel Macron de favoriser la financiarisation du soin par le sabotage, le dynamitage, de la médecine libérale et d’ouvrir à la multiplication des centres de santé Ramsay KKG et des plates-formes commerciales de téléconsultation. L’Uberisation c’est maintenant. 

Chers ami(e)s il n’y a qu’une médecine et elle est dans la rue. Il n’y a qu’une médecine et elle porte le soin, à l’hôpital en clinique en ville. 

Il n’y a qu’une médecine et elle est auprès des patients, le jour, la nuit, quoiqu’il arrive, et, quelles que soient les difficultés. 

Aussi, mes ami(e)s je vous le dis, il n’y a qu’une médecine et elle n’a pas de leçon à recevoir, pas de mépris à subir. 

Chers amis, nous sommes médecins, nous sommes unis, et désormais, nous sommes debout! 

2 Commentaires
  1. HAUCHECORNE 1 an Il y a

    Bravo pour ce j accuse !! , où la caste des fossoyeurs de la médecine libérale et hospitalière joue les vierges effarouchées et feint l indignation face à cette situation catastrophique qu’elle a elle même provoquée …
    Je suis étonnais par la fuite en avant de notre présidents lui toujours si prompt à s excuser pour d autres faits que ces prédécesseurs auraient commis ( Visiblement notre président joue la solidarité avec ses compères )
    Il est vrai que les médecins sont une minorité plus ou moins divisée et telle une fable de La fontaine le loup accuse l agneau de souiller son eau ..; ( Combien de voies pour cette infamie monsieur le président ?)
    Montrons que nous ne sommes pas que des agneaux , faciles à tondre et responsables de tous ces maux …

  2. Vidal 1 an Il y a

    Bonjour

    Épouse de médecin, mère de trois enfants internes en médecine, je milite pour le déconventionnement. L’assurance maladie souhaite voir la fin de la médecine libérale. Elle démembre les spécialités au profit des para médicaux, elle supprime petit à petit la
    Liberté d’installation….. elle continue à maintenir un numerus clausus/apertus qui n’offre pas plus de places aux jeunes… on ouvre grand nos portes a des médecins étrangers pendant que nos jeunes se forment en Roumanie, au Portugal ou en Espagne
    Pour tout cela je suis favorable au déconventionnement. Les médecins doivent se mobiliser tous ensemble même si ce n’est pas le fort de cette profession sinon ils seront voués. Devenir les sous traitants de la sécurité sociale.
    Bon courage à tous

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