Donc nous avons rencontré ce jeudi 26 octobre le staff directorial avec notamment son directeur Thomas Fatôme et sa directrice déléguée Marguerite Cazeneuve.

Négociations conventionnelles

L’ambiance était plus cordiale et le moment plus léger mais bon ce n’est vraiment pas le plus important. Ce qu’il faut noter c’est l’apparition dans le discours de l’assurance maladie de la priorité à l’attractivité du métier, et la reconnaissance de la nécessité d’augmenter les tarifs.

L’UFMLS syndicat a décliné son programme et insisté sur ce que nous avons appelé l’urgence des urgences : tout faire pour favoriser les installations des plus jeunes.

Nous avons abordé factuellement la crise sanitaire qui touche tous les français et qui chaque jour s’aggrave, crise sanitaire qui est l’aboutissement des politiques sanitaires successives.

· Démographie médicale à pyramide inversée avec aggravation de fait année après année, la tranche de départ ne pouvant être remplacée par la tranche d’installation.

· Expatriation en nombre de jeune médecins, 4500 en 2022.

· Inscription dans des facultés étrangères en augmentation depuis la mise en place de l’abominable réforme pass-lass avec le risque qu’un certain nombre d’étudiants médecine une fois formés restent à l’étranger.

· Rupture avec l’exercice médical pour des médecins épuisée face au mépris institutionnel et à l’insulte tarifaire, avec glissement vers des activités commerciales.

· Déplaquage, sans volonté de poursuivre une activité sous forme de retraite active pour nombre de médecins seniors après s’être fait flouer, et maltraiter pendant des dizaines d’années d’exercices.

· Abandonnisme en cours d’étude, parfois en 7e et 8e ou 9e année, par des étudiants en médecine qui au regard de la façon de traiter la médecine finissent par passer à autre chose : « le jeu n’en valant pas la chandelle »…

· Épuisement et fragilisation de celles et ceux qui restent, qui font face à une demande de soin toujours plus importante, qui soignent souvent au mépris de leur propre santé. Médecins qui sont cette ligne de front, ce mur porteur, qui permet au système de soin d’être toujours debout. Médecins sous un déluge, de lois, décrets, propositions de loi, comme autant d’insultes à leur exercice. Qui voient leur métier, cet art si complexe, livré à la découpe en des parts de plus en plus importantes à des professions non médicales « formées » à la médecine de façon sommaire et partielle. Médecins couverts de tous les maux, de toutes les responsabilités par des responsables politiques, passés maitres dans l’art de la défausse et du dédouannement. Médecins dont il faut enfin prendre soin, et reconnaitre à leur hauteur, le rôle, la responsabilité et la présence face aux difficultés et aux maux des patients et de notre société.

Nous avons rappelé et insisté : «maintenant c’est l’heure, vous ne pouvez plus reculer, vous ne pouvez pas faire sans les médecins vous ne pouvez plus bricoler.»

En matière tarifaire nous avons rappelé notre crédo : rejoindre pendant la convention la moyenne européenne aujourd’hui plus proche de 60 € que de 50 €. Le directeur de l’assurance maladie comme à chaque rencontre a fait part de ses doutes : « il faut tenir compte des spécificités de chaque système de soins et du niveau de vie dans chaque pays d’Europe », nous lui avons alors rappelé la baisse continue du pouvoir d’achat des médecins en lien avec les décisions politiques de stagnation de l’acte de base, facile à vérifier en comparant celui-ci avec la progression depuis 30 ans du tarif de la baguette, de la place de cinéma, ou du SMIC.

Nous avons bien sûr martelé l’autre solution possible : l’ouverture du secteur 2 à tous les médecins libéraux et insisté une fois de plus sur le scandale des assurances complémentaires et notamment des mutuelles avec des tarifs de 300 € par mois en moyenne pour les patients seniors, soit 3600 € par an dont la moitié à peine retourne aux soins. Nous avons rappelé une simple évidence : si les organismes complémentaires veulent participer aux négociations conventionnelles et jouer un rôle dans le remboursement des actes de soins alors ils doivent le faire avec les mêmes règles. Ainsi leurs comptes doivent êtres publics, leurs contrats unifiés, leurs frais de gestions et de représentations ou de communications diminués, pour rendre aux soins, ce qu’ils gagnent en cotisations. Le remboursement des honoraires complémentaires devrait lui, être intégré aux contrats responsables ce qui permettrait d’encadrer les hausses de cotisations que les organismes complémentaires seraient tentés de prodiguer.

Nous avons insisté et insisté encore : pas de réelle attractivité sans véritable investissement de la Nation dans la médecine libérale libérale.

Cet investissement doit être immédiat afin « d’amorcer la pompe », peuvent venir ensuite des gains économiques sur l’amélioration de prise en charge tels ou tels actes, pathologies, catégories de patients. Que ce soit bien clair L’UFMLS ne croit pas en inversion de cette action, il faut d’abord et avant toute chose augmenter les actes. (ou ouvrir le secteur 2).

S’agissant de la permanence des soins ambulatoires ou de la permanence des soins en établissement, nous avons rappelé la nécessité pour son développement, de reconnaître l’engagement de celles et ceux qui la pratiquent : défiscalisation des actes réalisés lors de la permanence de soins et organisation et financement des repos compensateurs.

Mais à chaque instant nous avons rappelé et insisté : nous n’avons qu’un but : améliorer la qualité de l’exercice et donc la qualité du soin, nous n’avons qu’un but : offrir au patient la meilleure médecine. Cela passe par la possibilité de donner plus de temps à chaque patient et pour donner plus de temps à chaque patient il faut plus de médecins et pour qu’il y ait plus de médecins il faut que plus de jeunes s’installent et s’installent plus rapidement, et pour que plus de jeunes s’installent plus rapidement il faut un choc tarifaire. Nous l’avons dit nous croyons plus à la résolution de la crise par l’augmentation du nombre de médecins que par un bricolage fait à base de subventions de quelques milliers d’assistants contre augmentation d’activités, ou de leg de dizaines ou centaines d’actes médicaux à des professions non issues de facultés de médecine.

Nous avons bien sûr ciblé le scandale des actes dégressifs chez les médecins spécialistes (premier acte plein tarif 2e acte moitié tarif et 3e acte gratuit), exprimé le souhait que chaque médecin qui souhaite ouvrir ses plages de consultations en dehors des horaires diurnes et de semaines puisse coter ses actes en tarifs de nuit ou de jours fériés. L’heure est à la facilitation de l’absorption de la demande de soins, et ceux qui s’engagent comme ceux qui se forment doivent se voir récompensés.

Cette bilatérale n’était pas une reprise officielle des négociations, elle avait pour but de montrer la volonté concrète de nos partenaires de l’assurance maladie de débuter au plus vite les négociations. Passage obligé, le directeur de l’assurance maladie doit saisir le conseil de l‘UNCAM afin de présenter devant celui-ci sa stratégie et son organisation pour les négociations conventionnelles à venir. Cela sera fait début novembre, et les négociations officielles commenceront donc, à partir du 13 novembre.

Nous ne sommes pas des perdreaux de l’année et nous savons qu’il va falloir discuter pied à pied, nous avons plus que jamais besoin de votre force, de votre engagement. En ce sens vous devez continuer à pousser l’action déconventionnement collectif, vous devez participer à celle-ci et préparer l’éventualité d’une négociation qui ne déboucherait sur rien ou si peu, et donc à la mise en œuvre de cette action afin de vous offrir collectivement une autre voie un autre avenir, et d’offrir à chacun de vous l’exercice qu’il mérite.

Dr Jérôme Marty

Président UFMLS

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