Touraine : le paravent de l’échec

Jerome Marty

Jerome Marty

A quelques mois de la présidentielle, le gouvernement offre l’image d’un château qui se lézarde, les conseillers courent aux abris, les amis d’hier s’éloignent et la cour se fait rare. Dans ce paysage déserté, Marisol Touraine reste. Alors que le vide des idées triomphe, elle n’en est que plus visible.

Elu par défaut, François Hollande a construit son mandat entre promesses et mensonges. Incapable de porter un projet pour la France il lui fallait construire cet écran qui masquerait ses errances. Il lui fallait trouver un candidat pour incarner cette manipulation et donner corps à ce travestissement des idées. Ce serait Marisol Touraine.

Dès sa prise de fonction, Marisol Touraine désignait coupables les soignants et construisait ses arguments sur des affirmations péremptoires, des chiffres falsifiés, des vérités tronquées. En quelques semaines, elle retournait la fonction ministérielle et à force de mépris envers les professions dont elle a la charge, elle installait la défiance …

Qu’importe, seule comptait la mission : permettre de masquer les échecs du quinquennat Hollande par le rideau de la réforme, et porter haut le marqueur de gauche : la loi de modernisation de la santé. Une  » loi sociale » une loi  » pour les patients » expliquait à longueur d’antennes et d’articles Marisol Touraine alors même qu’elle multipliait les cadeaux fiscaux aux complémentaires, ouvrait la porte au marché et affaiblissait le système solidaire. Elle portait partout le Tiers Payant Généralisé : « les Français ne paieront plus les soins… »

La communication masquait la réalité d’une médecine désormais dirigée par l’Etat et les organismes payeurs où le soin n’était plus que variable d’ajustement de l’intérêt économique du moment et demain de l’intérêt particulier d’organismes financiers.

Face aux réalités d’un système sanitaire qui s’effondre, malade de sa gouvernance après des années d’erreurs politiques, elle n’avait rien fait. Face à la multiplication des suicides, et des burn out des professionnels de santé, à leur désespérance de voir leur art se ternir, à la perte de sens ressentie en médecine de ville ou hospitalière, elle n’avait rien fait. Face à la multiplication des déserts sanitaires et au déclassement de la France au 24e rang mondial des systèmes de soin elle n’avait rien fait.

Qu’importe, la mission n’était pas terminée, et le jeu médiatique devait encore remplacer la précision des arguments. Marisol Touraine annonçait avoir sauvé la sécurité sociale, et faisait disparaitre les 156 milliards de dettes cumulées et les 3.8 milliards du fond de solidarité vieillesse.

 Dans quelques jours, elle fera voter son plan de financement de la sécurité sociale qui une fois de plus, ne tiendra nullement compte des urgences sanitaires.

Seule compte l’image, les mots comme une excuse au mensonge « parce que je suis de gauche » répété en boucle et son corollaire « c’est une loi sociale » cachent les sens réel de la réforme: ériger un marqueur de gauche pour préparer la campagne électorale du candidat Hollande et construire son avenir politique personnel.

La France relève d’un idéal : une grande politique sanitaire, ambitieuse, courageuse, audacieuse, vierge de conflit d’intérêt, respectueuse de ses acteurs, au service du soin de tous.

Des années de politiques centralisatrices en rupture avec les professionnels du soin nous ont éloignés de cet idéal, la confiance est à reconstruire par les actes, telle est la responsabilité des politiques.

Face à l’urgence, les soignants, quant à eux prendront la leur et s’inviteront dans la campagne électorale. 

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