2018, une année pour rien

2018 s’achève, sans avoir apporté de véritable amélioration de notre système sanitaire ni de signal fort d’une véritable prise de conscience de l’urgence à agir face à des professions du soin qui seules le maintiennent à flot et s’épuisent.

Citons en vrac :

La « fin » du numerus clausus, mesure emblématique qui ne résoudra rien dans l’immédiat, n’augmentera vraisemblablement pas le nombre de médecins formés et qui met en place, spécialité française, une usine à gaz de plus.

La création des assistants médicaux  apparaît comme la concrétisation de la pensée macronienne. Le passage de la communication au réel donne ainsi vie à l’absurde. Les médecins s’épuisent à force de déplaquages  et d’augmentation de la charge en soin, les assistants viennent les aider…contre une augmentation de  cadence !
Qu’importe la qualité de la médecine, la protection des soignants, la sécurité des patients, l’assistant est né !
Il n’apportera rien…

Le renouveau du DMP…quatre mots qui sonnent comme une plaisanterie, l’essence même du comique de répétition ; le DMP, ça revient, comme la soupe à l’ail…pas la peine de s’étendre..

La généralisation de la vaccination anti-grippe par les pharmaciens… Aboutissement d’un cynisme d’État : pourrir l’exercice des médecins et des IDE (professionnels  qui, par la loi ont le droit de franchir la peau, d’entrer dans le corps des patients) et, par un simple article là où il faudrait une loi, changer cela, pour permettre à une profession que nous respectons et qui traverse également une grave crise, mais dont ce n’est absolument pas la fonction, de pratiquer cet acte médical : l’injection. Une formation plus que sommaire, quelques jours, pour avaliser un mélange des genres, signe d’une politique sanitaire faite de bricolage, de rustines et de cache-misère.

La rémunération de la télémédecine, issue de l’avenant 6 de la convention, signée par l’ensemble des syndicats dit « représentatifs » avec ses fameuses exceptions qui donnent le droit aux plateformes commerciales de facturer leurs interventions au patient contre remboursement : si il a moins de seize ans ! ou si celui ci ne trouve pas de médecin ou si celui ci appelle en dehors des heures de consultations de son médecins traitant…Une boite de Pandore largement ouverte à l’ubérisation de nos pratiques et de nos professions par des sociétés commerciales faiseuses de fric, à la captation des actes dit « simples » et au risque de mise en péril économique de nombre d’exercices, à l’augmentation, des déplaquages et de la pénurie . La télémédecine doit être un apport à l’exercice pour le médecin comme pour le patient mais elle ne doit pas remplacer la médecine présentielle, pas plus qu’elle ne doit menacer le concept même de médecin traitant au sens de connaissance et de suivi du patient. Trop de précipitation, pas assez de réflexion, et un système conventionnel qui une fois de plus fait la preuve de son inadaptation au monde qui vient et à la nécessaire protection de la médecine et de ceux qui portent le soin.

l’extension des Communautés Professionnelles de Territoire (CPTS), qui devraient foi de ministre de la santé , or-ga-ni-ser le soin, qui, souffre d’un manque d’organisation évident!!!…Et pour organiser la ministre entend lier la ville à l’hôpital , renforcer le pouvoir des ARS et préparer l’extension continue du paiement à l’épisode de soin, et réduire à la portion congrue le paiement à l’acte et ce qu’il sous entend d’indépendance !

Quid de la gouvernance des CPTS ? Question sans véritable réponse à ce jour…Et quand c’est flou…

Le début de la rémunération à l’épisode de soin, qui forfaitise « l’équipe de soin » de l’hôpital à la ville et dont on remarquera qu’il n’est nulle part fait référence au fléchage de l’enveloppe de rémunération ni à celui qui en aura la jouissance.Tout porte à croire qu’il s’agira du GHT…La ville sera donc en bout de ligne, la théorie du ruissellement chère à notre président…

2019 verra l’application de ces mesures, l’UFML-Syndicat plus que jamais,  jouera son rôle, s’opposera, proposera, construira, présent encore et toujours, plus fort de votre présence.
Parce que nous sommes là pour vous, parce que vous êtes,  vous êtes l’UFML-S, vous faites l’UFML-S…

Dr Jérôme Marty, président UFML-Syndicat

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