Les médecins bénéficieraient-ils d’une rente économique ? – L’UFMLS répond à Monsieur Thomas Fatôme

Bannière Communiqué de Presse de l'UFMLS

Cela fait maintenant plusieurs mois que l’UFMLS tente de ramener la CNAM à la raison. En se cachant derrière la décision de l’assemblée (PLFSS) d’économiser 300 millions d’euros sur l’imagerie médicale, la CNAM trahit non seulement les acteurs conventionnels, mais aussi le syndicat des radiologues avec lequel elle venait tout juste de signer un accord pour la prise en charge des produits de contraste par les médecins, coûtant ainsi 250 millions d’euros à la profession. Cette négociation n’en est pas une, car, sous couvert de la loi, le directeur a les pleins pouvoirs et doit économiser 300 millions d’euros “quoi qu’il en coûte”.

L’UFMLS, seul syndicat non-signataire de la convention, a clairement annoncé qu’il ne signerait rien si ce protocole comportait la moindre baisse tarifaire. Nous serons sans doute encore les seuls à ne pas signer, mais nous ne pouvons pas accepter que l’imagerie soit encore la cible de la CNAM, sachant que cette baisse précipitera un peu plus la profession dans les bras des financiers. La trahison de la parole donnée à la Fédération Nationale des Médecins Radiologues (FNMR) , de ne pas procéder à des baisses tarifaires, crée une instabilité majeure chez les professionnels, mettant en danger les structures avec une baisse annoncée de 11 % sur les forfaits servant à financer le matériel. Nul doute que ceux qui n’étaient pas convaincus par la vente aux financiers franchiront le pas avant la prochaine décote.

Le directeur de la CNAM, Thomas Fatôme, a clairement annoncé que la profession bénéficiait d’une rente économique (ciblant l’anatomo-pathologie, la néphrologie, la médecine nucléaire, la radiothérapie, la radiologie, la biologie médicale et, tenez-vous bien, les audioprothésistes). Pour lui, rien de tel qu’une bonne baisse tarifaire pour faire renoncer les financiers qui sont en train de faire main basse sur la profession (ce qui est d’un cynisme incroyable sachant que tout le monde peut mesurer l’efficacité de cette méthode pour la biologie).

Les médecins « rentiers » toucheraient donc de l’État des revenus sans produire un travail proportionné à ces revenus, ce qui est la définition même d’une rente économique. Nous avons rappelé à Monsieur Fatôme que nous n’étions pas payés par la CNAM et qu’elle se contentait de rembourser les patients, ce qui ne lui donnait pas le droit de juger, pour les patients, d’une éventuelle position de rente.

En dehors de ce discours ouvertement politisé, ces propos sont insultants pour toute la profession. L’UFMLS a précisé au Directeur de la CNAM que les médecins radiologues travaillaient parfois jusqu’à 70 heures par semaine et investissaient de leur poche dans des machines coûtants des millions d’euros, dans des locaux, du personnel et des charges qui n’ont fait qu’augmenter ces dernières années.

Nous nous permettons de signaler que, si la définition d’une rente économique est un travail payé à une valeur ne correspondant pas à la réalité, entre une profession qui a fait douze ans d’études, qui s’endette une vie pour exercer, dont chaque acte, chaque décision relève d’une responsabilité immense et des professions qui ne soignent pas, mais se développent sur la médecine, qui ne relèvent pas d’une formation permanente et continue, au cursus universitaire bien plus court et dont les responsabilités et les horaires sont moindre et les salaires assurés. Qui sont les rentiers?

Nous rappelons enfin que l’UFMLS a accepté de travailler avec la CNAM sur la pertinence de certains actes. Nous avons clairement compris, lors de ces négociations, que la caisse ne souhaitait pas y croire et qu’elle ne rêvait que d’une chose : sanctionner les effecteurs, faisant ainsi porter la responsabilité de l’augmentation des besoins sur les médecins, ce qui n’a aucun sens. Nous verrons dans les mois qui viennent, si les autres syndicats signent ce protocole qui impactera toute la profession, car de nombreuses baisses tarifaires toucheront également l’échographie (cardiologie, vasculaire) et l’interventionnel (coronarographie, radiologie interventionnelle).

Nous avions, une fois de plus, annoncé ce qui se passerait sur l’imagerie lors de la précédente négociation conventionnelle et cela faisait partie de nos arguments pour ne pas signer. Nous espérons que la profession, et notamment la radiologie, se rendra enfin compte des responsabilités des syndicats signataires dans cette situation.

Il est maintenant temps que le rapport de force change : soutenez l’UFMLS. Rien n’est fini, tout commence.

Le bureau UFMLS

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