Démantèlement de la médecine libérale : l’UFML-S appelle les médecins à l’offensive – communiqué de Presse du 25 octobre 2021

Communiqué de Presse du 17 mai 2021Paris, le 25 octobre 2021

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2022, adopté récemment par la commission des affaires sociales contient des articles qui autorisent l’accès direct des patients aux orthoptistes, orthophonistes et masseurs kinésithérapeutes. A cela il faut ajouter l’autorisation de la prescription des substituts nicotiniques aux pharmaciens, et des vaccins aux infirmiers.

Les décisions qui ont présidé à ces articles ont été prises, et c’est une constante, sans la moindre discussion, négociation ou concertation avec les représentants des médecins.

La notion d’expérimentation ne change rien à l’affaire. Quand le montage se fait sans négociation, l’expérimentation du moment signe son application future. Sa limitation aux Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS) tient, disons-le, d’un enfumage qui ne prend pas.

L’UFML-S a toujours soutenu la pluriprofessionnalité, mais refuse que les décisions qui impactent l’exercice professionnel des médecins soient prises sans la participation des représentants des médecins. Nous dénonçons des solutions qui n’en sont pas et prétendent masquer l’incohérence et les carences du gouvernement face à une crise démographique de la médecine de ville sans précédent. Crise qu’il contribue à aggraver depuis 2017.

Le choix fait d’ignorer totalement la médecine de ville et de poursuivre une politique hospitalocentriste dépasse aujourd’hui toutes les possibilités d’acceptation des médecins.

Ajoutons à cela :

– l’autorisation (et le financement par l’assurance maladie), à des entreprises financées par des fonds de pension, d’ouvrir des centres de santé aux médecins forfaitisées par ces mêmes entreprises.

– l’article dans le projet de loi en faveur de l’activité professionnelle indépendante, qui permettrait au gouvernement, par voie d’ordonnance, d’ouvrir à la participation de sociétés non soignantes au capital des Maisons de Santé Pluriprofessionnelles (MSP) et autres structures de soin. Cet article va aggraver la perte d’indépendance des médecins et induire la financiarisation du soin.

S’adjoint à cela, aggravant les difficultés de la médecine libérale :

– les actes bloqués à 25 euros pour la consultation, et 35 euros pour la visite. Ce tarif n’a plus aucun lien avec la réalité des pratiques, des rôles, et de la responsabilité des médecins.

– la difficulté, toujours plus importante, pour les médecins à faire face à la demande de soin, alors que les ressources professionnelles médicales se font de plus en rares, que les demandes de soins augmentent, qu’il devient très difficile de trouver un remplaçant et que la pression administrative et le mépris institutionnel sont continus…

L’UFML-S rappelle que 75 % des internes en médecins souffrent d’anxiété, 50 % des médecins généralistes ont au moins un critère de burn-out, 75 % des Français sont sur des territoires qui relèvent de Zones d’interventions prioritaires (ZIP) ou de Zones d’actions complémentaires (ZAC). Les déserts médicaux sont partout.

Tels sont les résultats des politiques sanitaires successives, tel est le résultat de l’absence d’une politique sanitaire tournée vers la ville, de ce gouvernement et de ce ministre de la santé.

Face à cette crise historique de notre système sanitaire, l’UFML-S demande aux médecins de s’opposer au démantèlement organisé de la médecine libérale et appelle à :

1 – Des États Généraux et un plan Marshall tarifaire de la médecine libérale,

2 – La reprise des négociations conventionnelles dès après ces États Généraux,

3 – Un moratoire sur les délégations de tâches et l’annulation des délégations décidées sans négociations avec la profession,

4 – La garantie du maintien du régime indépendant de retraite des médecins qui n’est en rien un régime spécial,

5- L’extension des rémunérations des Permanences de Soins Ambulatoires (PDSA) au samedi matin.

Nous invitons les médecins à entrer dans un mouvement progressif d’arrêt de participation à la PDSA et de l’exercice. Nous entrerons en grève de week-end à partir du 1er décembre.

En l’absence d’engagement ce mouvement se durcira par l’étendue de la grève aux gardes de semaine dès le 1er janvier 2022.

Sans résultats, nous entamerons une journée de grève (arrêt d’activité) « coup de semonce » le 10 mars 2022 à un mois du premier tour de la présidentielle. Puis à un arrêt global de l’activité sans date de reprise, à partir du 24 mars, à un mois du deuxième tour de la présidentielle.

L’UFML-S est parfaitement consciente de l’impact de telles mesures, mais nous sommes encore plus conscients du risque lié au démantèlement de la médecine libérale sur la santé de tous les Français.

Nous rappelons notre soutien et notre participation à toutes les grèves des visites initiées par SOS médecins.

 

Relations presse : Laurent Payet /Sarah Bonoron / Langage et Projets Conseils laurent@lp-conseils.com / sarah@lp-conseils.com/ 01 53 26 42 10 / 06 89 95 48 87

UFML syndicat : le syndicat de l’union française pour une médecine libre

7 Commentaires
  1. Fred 3 ans Il y a

    Enfin mais pourquoi si tard ? Ne faudrait-il pas agir en janvier plutôt qu’en mars ?

  2. Maya 3 ans Il y a

    Je suis d accord avec fred. 2 mois avant les élections, plus rien ne se passe ! C est trop tard, pourquoi autant de temps ? Les négociations nous ont déjà été refusées puisque le Segur de la santé nous a ignorés !

  3. Fly 3 ans Il y a

    Effectivement, agissons plus tôt ! =
    Grève totale de la médecine de ville et fermeture des cabinets du 25/12/2021 au 01/01/2022 !!!

  4. jean Py 3 ans Il y a

    bonjour – jean Py , MG retraité depuis six ans – j’ai connu le court feu d’artifice en m’installant en 1975, -pour attirer les médecins dans la Convention créée en 1971 ;
    tous les montants des actes étaient proportionnés à la valeur du C et réévalués deux fois par an – puis il y a eu près de 100% de conventionnés et…..tout a dérapé.
    Rappelons-leur que le système de santé tient avec le bas niveau du coût des prescriptions et actes médicaux au sein des pays développés de l’Europe. Pendant mon exercice les MG bretons surent créer une coordination pour un engagement de la quasi-totalité des confrères à de déconventionner face au mépris des responsables gouvernementaux ; au quatrième département déclaré en déconventionnement, les discussions syndicats-gouvernements ont pu reprendre !

  5. COLLIN 2 ans Il y a

    Ci-dessous ma réaction à l’article de le CSMF: PLFSS 2022 : UN CONCOURS LÉPINE ANTI-MÉDECINE LIBÉRALE
    .
    Bonjour
    Difficile de ne pas réagir…Je pense que les médecins sont désabusés, ils ne peuvent plus réagir comme par abrutissement. J’ai encore un peu de vie pour réagir, mais maintenant j’attends de partir à la retraite et basta…
    J’ai une patiente qui depuis des années, lorsque j’annonce 25€ pour le prix de la consultation me dit « mais qu’est-ce qu’ils font vos syndicats ».
    Tout est dit…
    Et cet article, encore une bonne illustration d’une défense inexistante. « La CSMF s’y était fortement opposée ». Mais vous les faites rires (les gouvernants). Mais pour nous: vous nous déprimez. Vous participez à notre burn out, à notre mélancolie.
    Effectivement, on entend les autres syndicats défendent leur profession. Les pharmaciens (extrêmement puissants et fédérés), la semaine dernière dans les médias les sages-femmes, etc.…
    Que dire à cette patiente ?
    Nos syndicats se font la guéguerre en eux.
    Nos syndicalistes ne pensent probablement qu’à obtenir une bonne place pour l’après syndicalisme comme on l’a vu par le passé.
    Je plains nos jeunes et futurs médecins. On comprend qu’ils rechignent à s’installer vu la charge de travail pour organiser, faire fonctionner un cabinet médical et jongler avec les demandes de consultations et visites. On comprend que certains jeunes décrochent après avoir gouté à cette amère expérience.
    Bien confraternellement.
    Dr COLLIN Eric

  6. sultan 2 ans Il y a

    en France, la retraite au bout de 42 ans d’activité ou 166 trimestres … mais à 35H par semaine ! quel est le medecin qui ne fait que 32 ou 35H par semaine … ? il faut que l’âge de la retraite redevienne variable avant de tous nous exterminer au travail! ensuite aucun syndicat ne met en place des mesures fortes … ils se décrédibilisent ainsi et les médecins détournent leur regard du contrepoids syndical qui n’en n’est plus un… et enfin , je suis désolé mais 35€ une visite SOS médecin pour ceux qui savent ce que c’est … c’est entièrement suffisant ! sous prétexte qu’ils assurent la continuité des soins … les motifs des visites sont totalement galvaudés . Il faut avoir le courage de le dire . stop aux visites sauf pour les fins de vie et grabataires, et à ce moment là correctement payées.

  7. jer 2 ans Il y a

    et pour en rajouter le CDOM31 veut nous obliger de passer par la case collaborateur… exit les remplacements réguliers : https://conseil31.ordre.medecin.fr/sites/default/files/domain-586/34303/communique_du_4_novembre_2021_0.pdf

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