Lettre ouverte à tous les perroquets

Depuis plusieurs jours, sur votre plus haut perchoir, vos plumes lissées, vos couleurs éclairées, vous répétez.
Si il y a urgence aux urgences, c’est parce que les médecins de ville ne voient pas assez de patients. Si les malades s’accumulent et dorment sur des brancards c’est parce que les médecins libéraux ne se déplacent pas. Si les soignants des urgences s’arrêtent, s’effondrent, c’est parce que la médecine de ville n’est pas au rendez-vous…

 


Coco, coco, coco…

Pas de réflexion, pas d’analyse, pas de connaissance du dossier, juste des mots… répétés…
Rien sur mes consœurs et confrères qui s’épuisent à force de soins donnés, qui font face aux départs non remplacés, aux arrêts d’exercice brutaux, aux déficits d’installation…
Rien sur celles et ceux qui maintiennent le système de santé.
21 millions de passages aux urgences, plus de 500 millions de consultations en médecine de ville … et « ils ne sont pas au rendez-vous »…

Coco coco coco vous répétez…

Pas un mot sur les dizaines de milliers de lits supprimés, les établissements fermés, regroupés, les soignants muselés écartés de toutes décisions, de toutes gouvernances du soin.
Il n’est qu’un coupable, le médecin de ville, il faut le rendre absent, puisque les absents ont toujours tort.
Perroquets ridicules à l’assemblée, au Sénat, sur les ondes et les réseaux, vous répétez, copiant l’un sur l’autre et l’autre sur l’un, jusqu’à croire et faire croire que c’est vrai puisque c’est vu à la télé…

Peu importe la réalité qui fait qu’en ville à l’hôpital, aux urgences on s’use à soigner, le coupable est désigné, par intérêt et par facilité… Il vous est indiqué ;  perroquets, vous répétez …

Coco coco coco…

 

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