Par méconnaissance ou par mégarde vous avez, M. le Premier ministre, indigné les médecins lors de votre interview au JDD du 3 mai 2025.
NON, les médecins ne sont pas rémunérés par la Sécurité Sociale.
Les médecins libéraux sont des chefs d’entreprise qui assument leurs charges et leurs frais de fonctionnement et paient leurs cotisations professionnelles et de retraite. Le paiement à l’acte est un pilier de notre exercice et garant du colloque singulier médecin-patient. Le patient rémunère son médecin et est remboursé de la part obligatoire (AMO), les mutuelles prenant en charge la part complémentaire (AMC).
Pour cela, les Français cotisent à la Sécurité Sociale qui a pour rôle de mutualiser le risque, l’Assurance Maladie ayant la fonction d’une assurance avec mandat de service public. L’absence d’avance de frais, pour les patients en affection longue durée (ALD), maternité, CSS et autres ou le tiers payant, avec accord du médecin, ne retirent rien à notre exercice libéral et à notre indépendance d’exercice.
NON, nous ne sommes pas des agents de l’État ni des fonctionnaires de l’Assurance Maladie. À titre d’exemple, quand votre garagiste après le remplacement d’un pare-brise ne vous fait payer que la franchise, il n’est pas pour autant salarié de votre assurance.
NON, les médecins ne sont pas redevables du financement de leurs études par la collectivité. Les étudiants en médecine bénéficient du cursus universitaire comme nombre d’autres filières (droit, économie…), mais ils remboursent très largement à la Nation le coût de leurs études.
Après des études éprouvantes, les internes, durant 3 à 5 ans, travaillent plus de 50, 60, 70 heures par semaine, les gardes s’ajoutant aux gardes. La fatigue laisse place à l’épuisement et à des symptômes de surmenage. Un interne se suicide tous les 18 jours (3 fois plus que la population du même âge). Ils font tenir les hôpitaux par leur mérite et leurs vies, dans des conditions indignes et qui défient le Code du travail. La France sacrifie ses enfants les plus méritants et les politiques osent exiger plus encore.
NON, les médecins ne sont pas indifférents et ne manquent pas à leurs responsabilités. Nous sommes chaque jour face aux Français, les médecins libéraux réalisant deux millions de consultations par jour, les seuls médecins généralistes plus de 250 millions de consultations par an, travaillant plus de 50 heures par semaine, assurant plus de 95% des gardes avec un risque suicidaire de 2.5 fois celui de la population générale…
Qui étaient au péril de leur vie face aux malades, sans protection, au début de la crise COVID ? Quelle profession est plus investie et responsable que la nôtre ?
NON aux faux-semblants et aux accusations infondées : les médecins méritent mieux. La politique des coups de bâtons menée par M. le Député GAROT est une politique de l’échec qui se réduit à gérer le déclin. Prenez garde, car les fausses promesses ne grandissent pas ceux qui les défendent, mais, pire, trompent ceux qui y croient.
Le courage serait de résoudre la problématique des plus de 20 millions de rendez-vous non honorés par an. La responsabilisation des patients est un enjeu de santé publique majeur et mérite des solutions concrètes afin d’améliorer l’accès et l’offre de soins sans exiger toujours plus des médecins…
L’UFMLS défend un choc d’attractivité pour la médecine libérale, seul capable de reconstruire notre système de santé, favoriser les installations et assurer la qualité des soins.
Nous en appelons à votre responsabilité et à votre discernement.
M Bayrou, serez-vous à la hauteur de cet Himalaya, en dépassant les erreurs du passé, pour les médecins et dans l’intérêt des patients ?
Le BUREAU UFMLS
