Discours de politique générale de Gabriel Attal : méconnaissance des dossiers, mesures de bricolage, et poudre aux yeux, l’UFMLS dénonce une incapacité à se saisir de la situation de notre système sanitaire.

Gabriel Attal Assemblée National Politique Générale

Méconnaissance des dossiers, mesures bricolage et poudre aux yeux, l’UFML-S dénonce une incapacité à se saisir de la situation de notre système sanitaire.

Si nous saluons deux mesures attendues, à savoir :

– La sanction financière des patients qui ne préviennent pas le médecin de leur absence (mesure portée par l’UFML-S depuis 2018) ;

– La régularisation des situations des médecins à diplômes hors Union européenne qui souffraient d’une maltraitance institutionnelle.

Nous retiendrons surtout les autres mesures, qui montrent une méconnaissance totale des dossiers et de la médecine libérale.

 

De l’obligation des gardes, dès cet été, là où le Service d’accès aux soins (SAS) ne fonctionne pas.

Nous rappelons à Mr Gabriel Attal et à ses conseillers que le SAS ne fonctionne pas aux heures de Permanence des soins ambulatoires (PDSA).
Outre ce fait quand même assez alertant sur le manque de précision des points abordés, nous signalons que :

– Les médecins libéraux ne sont en rien des salariés de la fonction publique,

– Les médecins libéraux assurent une PDSA sur la majeure partie du territoire,

– Les médecins libéraux qui n’assurent pas de gardes sont souvent les plus âgés, et ils ont assuré ce service des années durant.

– Les médecins libéraux qui assurent les gardes le font sans repos compensateur.

Précisons cela. Lorsque les médecins hospitaliers prennent des gardes ils ont un repos compensateur financé, et sont remplacés pendant celui-ci…Dans l’esprit du Premier ministre, les médecins libéraux qui travaillent 55 heures par semaines en moyenne, devraient être obligé de faire des gardes…L’UFM-S demande donc au Premier ministre de résoudre la problématique ainsi créée : création de repos compensateur, financement du repos compensateur, organisation du remplacement du médecin en repos compensateur…Nous n’imaginons pas un seul instant que le Premier ministre pense que les lois du travail ne s’appliquent pas à la médecine libérale qu’il voudrait obliger.


De la possibilité pour des Infirmiers diplômés d’État (IDE) « bien formés » de rejoindre
les études de médecine dès la 3e année :

L’UFML-S s’étonne : pourquoi la 3e ? Pourquoi pas la 4e ou le 5e ? Tant qu’à faire de la pensée magique autant que le tour soit beau ! La première année et la deuxième année de médecine sont-elles des années de formations médicales ? Quel sens le Premier ministre leur donne ? Si celles-ci n’en sont pas, pourquoi ne pas les supprimer ? Au-delà, pourquoi ne pas intégrer les IDE au tronc commun de la première année ?

Du retour des étudiants expatriés pour leurs études de médecine :

Nous aurions souhaité l’interrogation du Premier ministre sur le motif de cette expatriation, l’annonce de l’arrêt du massacre des étudiants par le système PASS-LASS aux oraux ubuesques et inégalitaires, et l’engagement à rendre les études médicales moins assassines alors qu’un interne se suicide tous les 18 jours. L’UFML-S aurait aimé entendre le Premier ministre s’engager à mettre en place toutes les conditions pour que les jeunes Français aient envie de faire leurs études en France et d’y exercer leur art. Nous le rappelons au Premier ministre, les étudiants en médecine qui font leurs cursus médicaux hors de France restent bien souvent dans leur pays d’étude parce que celui-ci les traite mieux que la France !

De l’accélération de la formation des assistants médicaux :

L’UFML-S rappelle une fois de plus que la médecine libérale ne doit pas vivre le drame de l’agriculture. L’exercice subventionné n’est pas, ne sera jamais une solution. Nous appelons à des médecins libéraux justement rémunérés et en capacité de développer leur entreprise médicale comme le font nombres de leurs consœurs et confrères Européens.

De la Nomination d’un émissaire pour aller chercher à l’étranger, des médecins qui voudraient exercer en France :

Nous dénonçons avec la plus grande gravité cette annonce et rappelons au Premier ministre que le temps des colonies est terminé et que « Tintin au Congo » est fort heureusement de l’histoire ancienne. Pour l’UFML-S la France n’a pas à aller chercher des médecins dans des pays plus fragiles que le nôtre ou leur absence ne sera pas sans conséquence. Nous n’imaginons pas un seul instant que le Premier ministre fasse référence à des pays où les médecins sont mieux traités que les médecins français. Nous considérons cette mesure comme particulièrement inquiétante en ce qu’elle signifie de la façon d’appréhender la santé.

L’UFML-S appelle à un investissement historique dans la santé, ce bien commun, et non à des mesures bricolages. Nous souhaitons que la santé soit enfin considérée sous l’angle de ce qu’elle rapporte au pays à l’heure ou notre système de santé est gravement malade de l’addition des politiques sanitaires sans vision et sans ambition, toutes orientées par Bercy et par l’intérêt politique immédiat.

1 Commentaire
  1. Breant 3 mois Il y a

    Nous allons droit dans le mur, et on continue à foncer dessus.
    Tout est nivelé vers le bas.
    Nous avons été sélectionnés, laisser passer des IDE directement en 3e année est honteux.
    De même que faire du nés-colonialisme.
    C’est à vomir

Laisser une réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*

©2024

Ouvrir la discussion
1
Besoin d'aide ?
Scan the code
Bonjour,

comment puis-je vous aider ?

Vous connecter avec vos identifiants

Vous avez oublié vos informations ?