Au bar du sénat, les brèves de comptoir fusent :

Au bar du Sénat, les brèves de comptoir fusent :
yaka les obliger à s’installer !
Yaka les conventionner que si un médecin s’en va quand y en a trop !
Yaka leur imposer deux ans là où y en a pas !
Yaka essayer pendant 3 ans de les conventionner que dans les zones où il en manque!
C’est l’état ki paye leurs études, z’ont qu’à obéir !
C’est nous qu’on décide on est les zélus !
Ne riez pas, ces gens sont issus de grands électeurs, eux mêmes élus ou pas par chacun d’entre nous …
Même en pure perte nous leur rappelons :
Que l’état ne paie pas plus les études des médecins que celles des autres professions.
Qu’un médecin revient bien moins cher qu’un énarque, pour un rapport qualité prix sans nul autre pareil, dont la comparaison avec le coût de formation de l’énarque pourrait ouvrir à la disparition de ce dernier si la logique était mère de politique et si la politique n’était pas précisément tenue par …des énarques !
Que les médecins remboursent plus que largement la nation tout au long de leurs longues études en assurant le fonctionnement de nos centres hospitaliers, pour des salaires symboliques et souvent hors respect des droits du travail.
Que les médecins sont déjà allés travailler plusieurs années en périphérie au cours de leur cursus, assurer la survie des Centres Hospitaliers Périphériques.
Que les médecins mettent 10 ans à s’installer et que moins de 9% d’entre eux s’installent en médecine générale libérale au sortir de la faculté.
Qu’ils choisissent leur spécialité, comme on choisit sa vie
Que les frontières ne sont rien à l’heure du monde global et que rien n’oblige l’installation en France.
Que les déserts médicaux n’existaient pas avant le plan Juppé et la création de l’ONDAM qui a lié les rémunérations des médecins à l’état économique du pays et donc aux conséquences des politiques économiques de tous les partis qui ont précédé LREM !
Que les déserts médicaux sont la conséquence de leur incapacité à gérer le pays !
Que ce ne sont pas les médecins qui ont « désaménagé » le territoire, fermé les services publics, multiplié les faillites et les disparitions de commerces, et artisanats.
Que ce ne sont pas les médecins qui ont provoqué l’exode d’une ruralité devenue sans avenir vers la ville.
Qu’ils n’ont pas guettoisé certaines banlieues, ni organisé la fuite de la République de certains territoires urbains
Que ce ne sont pas les médecins qui ont laissé se développer la spéculation immobilière stérilisant des quartiers entiers de toute nouvelle installation.
Que ce sont les politiques qui ont accepté de ne plus augmenter les tarifs des médecins comme l’imposait le coût et la responsabilité des pratiques.
Que ce sont les politiques qui ont baissé le numérus clausus en un jeu pervers : tarifs bloqués, moins de médecins, plus d’actes, un jeu qui a caché le drame qui allait se nouer.
Que ce sont les politiques qui ont laissé s’épuiser une profession dont les taux de burn out dépassent toutes les statistiques et dont les taux de suicides rejoignent ceux des agriculteurs et des forces de l’ordre…
Que ce sont les politiques, de droite, de gauche , du centre qui ont, année après année, décidé de la politique sanitaire de notre pays que ce sont eux qui ont échoué et que nous médecins ne sommes pas là pour obéir à cette logique de camouflage et de maintien de leurs incompétences à gérer la santé !
Obliger pour masquer
Obliger pour ne rien changer
Obliger pour continuer
Voilà l’idée simple comme la bêtise de ceux qui, au bar du Sénat, veulent salir les médecins de la responsabilité de l’absence de solutions aux conséquences de leurs politiques.
Salir pour faire obéir …
L’obligation n’est pas la solution, il est impossible de construire demain avec les solutions du passé.
La médecine se construira avec les médecins pas contre les médecins, ou la politique sanitaire faite sans les médecins continuera à installer une France sans médecins.

 

A lire dans le quotidien du médecin

 

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1 Commentaire
  1. Kron 6 ans Il y a

    La lutte contre les déserts médicaux est-elle une réelle priorité du gouvernement ?
    Bernard Kron(1965)
    La Ministre de la santé Agnès Buzyn a annoncé deus grands axes :
    La lutte contre les déserts médicaux et la prévention. Elle avait déclaré après sa nomination que ce serait ses grandes priorités.
    La lutte contre les déserts médicaux :
    Plus de 6 millions de Français vivent dans un désert médical.
    Depuis 30 ans, les gouvernements successifs tentent de lutter contre le chômage et contre les déserts médicaux mais selon Frédéric Bizard, « ces deux maux de la société française sont de purs produits des politiques publiques.
    Le déni des dirigeants politiques sur ce fait les conduit à ressortir des solutions qui ont déjà échoué et à chercher des boucs émissaires .La solution ne peut être que structurelle et nécessite un changement de cap politique. Je ne suis pas sur que l’Etat le souhaite…
    Dans les territoires ce sont en effet les déserts des services qui expliquent la désertification médicale.
    Les raisons de la crise ? Le MICA (Mécanisme d’Incitation à la Cessation d’activité sous VGE), un Numerus Clausus trop serré, l’allongement des études de médecine générale et de l’internat, les 35 heures. Enfin la tarification l’une des plus basse de l’UE reste dissuasive pour une installation conventionnée libérale.
    Ainsi les jeunes médecins préfèrent le salariat ou faire des remplacements plutôt que de poser leur plaque. De plus l’allongement des études de médecine générale en ont fait des spécialistes. Nombre d’entre eux choisissent alors une autre voie :laboratoires, sécurité sociale, départ à l’étranger ou sous spécialité sans garde ni urgences.
    Le plan d’Agnès Buzyn peut-il régler ce problème ?
    Ce plan repose sur un diagnostic erroné et propose des mesures homéopathiques, au lieu de traiter les causes du problème à la racine. C’est probablement plus une volonté politique qu’une ignorance des problèmes à résoudre.
    En termes budgétaires, « Ces moyens permettront aux territoires de mettre en place des actions selon leurs besoins », explique Agnès Buzyn. La ministre de la Santé n’en précise pas le montant. Les déserts médicaux sont en fait un problème national, ils concernent l’ensemble du territoire (Paris et Lyon sont concernés de la même façon) !
    Les contraintes : Agnès Buzyn affirme être opposée à d’éventuelles restrictions à la liberté d’installation : « On ne peut pas forcer des médecins qui ont fait onze à douze ans d’études à s’installer quelque part. Le risque serait qu’ils ne veuillent plus faire ce métier, ou de les voir partir » répondait la ministre de la Santé sur cette question. C’est tout à fait vrai.
    La télémédecine : le gouvernement souhaite la développer davantage, elle serrait rémunérée 15€ par acte.– mais ce ne sera probablement qu’un gadget coûteux ! Elle serait possible en dermatologie pour les HEPAD.
    Les maisons de santé, l’ex-présidente de la Haute Autorité de santé (HAS) veut encourager le regroupement des médecins par la création de maisons de santé pluridisciplinaires. Le Président de la République, Emmanuel Macron veut en doubler le nombre. Toutefois, il n’y a pas assez de candidats pour les occuper et certaines restent vides !
    Pour les remplir la ministre creuserait un trou en déplaçant de place en place des médecins qui manqueront dans une autre ville…ou en Roumanie! Ainsi en 2016 un seul médecin généraliste a posé sa plaque à Paris! Il faudrait alors les chercher à grands frais à l’étranger ou offrir un salariat comme en Suède où cette mesure s’avère catastrophique.
    Les consultations détachées de praticiens hospitaliers, cela semble impossible avec la réforme de l’internat : l’hôpital est déjà à la limite de la rupture !
    Les contrats d’engagement de service public (CESP) et les praticiens territoriaux de médecine générale (PTMG) quant à eux, garantiraient à mille jeunes un revenu mensuel garanti de 6 900 euros brut : c’est une utopie car le nombre de médecins formés est insuffisant.
    Les réseaux de soins : ils sont incompatibles avec notre modèle de santé ! L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) vient de publier un rapport négatif ! Ils sont coûteux et inefficients! La mutuelle MGEN propose un système mixte – une part fixe de 700 euros bruts par mois et une part variable – avec l’assurance de percevoir 2,5 SMIC par mois pour 35 heures de travail.
    La situation continuera donc de s’aggraver malgré le plan proposé par la ministre de la Santé car la France ne forme plus assez de médecins.
    De plus les Agences de Santé qui se sont multipliées sont un nouvel obstacle à la lutte contre ces déserts médicaux.
    Prochains éditoriaux :
    La prévention, les agences de santé , l’Hôpital est il au bord de la rupture sont également au devant de la scène

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