Chère Madame Lacaisse – Lettre ouverte du Dr Paule-Annick Ben Kemoun

Vice-présidente UFMLSChère madame Lacaisse,

Rassurez-vous, je ne vais pas vous demander des renseignements sur le déconventionnement comme l’ont déjà fait nombre de mes confrères.

Ceci pour la simple raison que je me suis déconventionnée début 2017 suite au vote de la loi santé (juste après les attentats de 2015).

Je ne viens pas ici vous narguer après ces 6 ans de bonheur. Jamais, même dans les moments difficiles du début, je n’ai regretté ce choix.

Et alors que je découvre le règlement arbitral, que je suis témoin du mépris et des contraintes qui s’abattent sur mes jeunes confrères, je me réjouis encore plus de ce choix. Je n’ai pas « pris mes patients en otage » : si je n’avais pas fait ce choix, j’aurais tout simplement fermé mon cabinet.

Et non, en faisant ce choix qui me semblait inimaginable voire choquant autrefois, je m’estime en rien partisan d’une « médecine à deux vitesses ». J’applique les honoraires que j’ai décidés avec tact et mesure, parfois modulés en fonction des moyens de mes patients et parfois même gratuits.

A chacun de mes patients, j’explique que si j’assume pleinement ce choix qui semble à priori « antisocial » je ne suis pas responsable du tarif d’autorité qui autorise la CPAM à les rembourser de 0,85€ sur ma consultation et je rappelle que les contrats dits « responsables » des assurances complémentaires les autorisent à prendre plus facilement en charge les actes de soins « parallèles » pas toujours médicaux que ma consultation de médecin diplômé.

Comme vous le savez sans doute, le syndicat dont je suis membre a lancé lors d’assises du déconventionnement à Paris début mars ( et à Lyon en juin)

https://deconventionnement.fr/ une collecte de lettres d’intention de sortie de la convention.

Tous les dimanches à 19 h nous organisons des réunions en visio pour répondre aux questions des confrères intéressés par le déconventionnement collectif.

Il me reste quelques questions sans réponse :

– qui décide du tarif d’autorité et pourquoi ne bouge t’il pas depuis des décennies ?

– pourquoi les médecins secteur 3 n’ont -ils pas le droit de vote aux URPS ?

– à supposer qu’un nombre conséquent de médecins passent en S3 dans les 18 mois à venir ils ne pourront pas voter aux URPS . Quel délai auraient ces confrères pour repasser en S1 afin de pouvoir voter puis repasser en S3 après le vote ?

Chère madame Lacaisse, je ne suis pas sûre d’obtenir de vous des réponses à ces questions, je continue à les chercher de mon côté pour que mes confrères qui envisagent ce processus de déconventionnement collectif puissent prendre une décision mûrement réfléchie, car la liberté est difficile à envisager pour ceux qui n’ont pas conscience de leurs chaines.

Recevez Madame l’expression de ma considération distinguée.

Docteur Paule-Annick Ben Kemoun

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