De l’obéissance…

Jerome Marty

Jerome Marty

Politique fiction?

Il y a quelques mois, les assurances comportementales faisaient leur entrée en France par une proposition de Generali : offrir des cadeaux (voyages, week-ends, etc…) à leurs affiliés qui respecteraient des recommandations de prévention, telles que marcher x milliers de pas par jour…
Si la tentative s’est soldée par un échec, ce n’est que partie remise : aux Etats-Unis, cette pratique assurantielle s’est développée.

Regardons de plus près : les objets connectés se multiplient et nos faits et gestes sont volontairement ou involontairement surveillés.

Sur les réseaux sociaux, les algorithmes déterminent nos centres d’intérêts, nos envies, nos besoins et personnifient les offres publicitaires…
Le système assurantiel s’est adapté au marché et s’est engagé dans une démarche à chaque étape gagnante.
Il offre le ou les objets connectés et promet cadeaux ou gain de prime d’assurance en fonction du comportement de l’assuré.
Au fond, le système assurantiel met en place la ROSP de l’assuré : le but est le même, provoquer les bonnes pratiques par la carotte, et justifier la perte de liberté. (Les syndicats qui ont signé la ROSP et qui demandent plus de forfaits portent la pleine et entière responsabilité de l’effondrement de notre liberté de pratique).
Etape suivante, le système assurantiel met en place des malus en fonction du comportement déviant de l’assuré si les critères de prévention ne sont pas respectés (Cela vous parait exagéré ?

Cela existe pourtant pour le traitement de l’apnée du sommeil avec suspension du remboursement si le port de l’appareillage n’est pas réalisé selon la prescription) ….

A cette étape, nous pouvons faire un parallèle avec la ROSP des médecins qui, elle aussi, donnera lieu immanquablement à des malus, récupérés par le biais du TPG. Ainsi le médecin non vertueux verra ses actes  amputés d’un pourcentage déterminé en fonction de l’importance du non respect des indicateurs (on parie ?)…
Etape suivante, le système assurantiel mettra en place une offre de téléconsultation, (AXA a déjà commencé), qu’il justifiera par la nécessité de conseiller ses affiliés par rapport aux indicateurs de prévention qui leurs sont demandés. L’assurance demandera les antécédents médicaux, les traitements du patient et offrira le renouvellement de l’ordonnance pour 6 mois ou un an, ainsi qu’une « pré-consultation  » régulière, qu’elle justifiera par l’économie générée par la diminution des consultations médicales évitables. L’utilisation de modules algorithmiques proposera aux patients des diagnostics gratuits, ne laissant au médecin que ce qui ne peut être modulé par le logiciel : le facteur humain, l’organisation de l’équipe soignante et le lien avec la compagnie d’assurance…
L’assurance sera ainsi au courant des pathologies et des traitements des patients et pourra moduler ses primes d’assurance.

tiersNaturellement, le patient se verra mieux remboursé s’il passe d’abord par la « pré-consultation »… Un réseau de soin virtuel sera ainsi créé.
Dans le même temps, les médecins connaîtront une augmentation du nombre d’indicateurs de la ROSP et leur activité sera fléchée et bornée par les organismes assurantiels, et des offres d’encadrement, d’aides et de potentialisation de la qualité leur seront proposées par ces organismes gratuitement, contre la signature de contrats d’affiliation. Les médecins passeront sous contrats avec ceux-là même qui ont brisé leurs exercices…

Sans le TPG cette fiction politique est impossible.
Seul le TPG permettra aux organismes assurantiels d’orienter les pratiques des médecins et de les pénaliser pour non respect de celles-ci, le médecin n’ayant d’autre solution que de les respecter entièrement pour percevoir la totalité de sa rémunération…..

Impossible …….Pas si sûr.

1/ les syndicats ont accepté, plébiscité, développé la ROSP, qui, comme les assurances comportementales, sacralisent l’organisme assurantiel et lui donnent le pouvoir
2/ le TPG progressivement , hormis réveil de la profession, va s’installer, déjà les Réagir, MG France et d’autres à venir baissent fanion,
3/ Les assurances comportementales se développent à l’international
4/ l’accès aux données de santé a été rendu possible par l’art 47 de la loi santé, sans garantie de confidentialité
5/ Les organismes assurantiels sont désormais financeurs et organisateurs du soin (le DMP est aux mains de l’assurance maladie et la loi fait d’elle l’organisme assurant le respect des orientations et de l’Etat le responsable de la politique de santé. Les assurances complémentaires demandent et obtiendront la responsabilité de la surveillance de tout une part du soin ; déjà elles demandent la responsabilité d’indicateurs)

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