Agnès Buzyn : plus de questions que de réponses

Jerome Marty

Jerome Marty

Parce que nous avons lutté pied à pied pendant toute la mandature Touraine, et parce que nous savons que les réformes, décrets et lois mis en place menacent l’existence même du modèle médical Français, nous ne pouvons qu’appeler à la plus grande prudence face aux dernières déclarations de Mme Agnès Buzyn.

Sur les GHT, qui rappelons le, ont donné tous les pouvoirs à l’administration hospitalière publique sur l’organisation territoriale hospitalière et donc également pour partie sur la médecine de ville excluant l’hospitalisation privée, ravalée au rôle de subalterne faire valoir, Agnès Buzyn ne trouve rien à redire et salue au contraire l’immense travail à la base de 135 GHT
« On vous fera signe si on a besoin de vous » nouvelle pratique d’une démocratie sanitaire d’apparence…135 GHT , épicentres de pouvoirs politiques sanitaires… il est loin le médecin de ville, le kinésithérapeute, elle est loin l’infirmière, vue de ces citadelles…existences minuscules … rôles d’appoints…qu’elles organiseront bientôt .
Sur le Tiers Payant Généralisé, Agnès Buzyn pense aux médecins, « il ne faut pas qu’il soit lourd», mais les Français le veulent tous, dit-elle en substance… Et de diligenter une mission de l’IGAS pour mesurer la réalité des difficultés et des pratiques du Tiers Payant Généralisé… Naturellement il ne vient à l’idée de personne que si un gouvernement est incapable de percevoir cela lorsqu’il fait voter sa mise en place , il est de fait totalement incapable de mesurer la réalité des difficultés d’accès au soin, sujet autrement plus complexe au regard de la singularité de chaque cas…
Agnès Buzyn n’annonce à aucun moment le retrait du TPG mais sa  » lente  » mise en place, et, sa non obligation est en filigrane tempérée par ce « Les Français sont très en attente du TPG » et  » les professionnels de santé ne sont pas foncièrement hostiles au TPG». Rappelons que le conventionnement non plus n’est pas obligatoire , mais il est, de fait quasi imposé… il est bon également de rappeler ici que lors de l’annonce de la mise en place du TPG par M. Touraine , aucun syndicat de médecins n’avait pris position et l’UFML  avait alors fait un communiqué de presse qui plaçait l’assujettissement du soignant à l’organisme payeur au centre de son refus et demandait aux syndicats de prendre position…
Ce qu’ils ont fait, évoquant lourdeurs administratives, temps de non soin et perte financière…
Arguments dont M. Touraine se servait alors pour dire leur inexactitude et ne surtout jamais parler de la perte d’indépendance du praticien prescripteur…
Arguments également aujourd’hui repris par Agnès Buzyn, charge à l’IGAS de montrer leur inexistence ou leur faiblesse, le TPG n’aurait alors plus de raison de ne pas être pratiqué et pourrait être introduit dans la ROSP ou par d’autres moyens incitatifs…
Pour nous UFML, et, comme nous le déclarons depuis 2012, un organisme assuranciel ne peut être à la fois financeur et organisateur du soin, là est le danger du TPG… Là est le non-dit d’Agnès Buzyn…
Sur les honoraires complémentaires, la ministre parle « d’incitation à la modération tarifaire ». Rappelons que seuls 400 médecins (dont une grande partie à l’hôpital public) avaient été ciblés  » gros dépasseurs » (sur plus de 200 000 médecins en activité). Agnès Buzyn parle avec les mots de Marisol, point n’est besoin d’en rajouter…
Sur les MSP , nous rappellerons la volonté du gouvernement Philippe de leur doublement…Le fléchage de subventions vers ce seul exercice , comme pour les GHT, créera de fait une inégalité de traitement suivant son  » secteur d’activité » et construira la notion dogmatique de  » bonne médecine » et de « médecine résiduelle »….
Sur les déserts Agnès Buzyn déclare «. Mon idée est de faire un appel à des expérimentations très libres, et de redonner toute confiance au territoire et à sa capacité à s’organiser. L’appel à projets fixera les objectifs, et libre aux CPTS, aux MSP, aux établissements de santé, aux GHT de proposer des solutions innovantes. » Confirmant le rôle des GHT et de la sphère publique dans une part de l’organisation des soins de villes, le soignant libéral cet  » effecteur de soins » comme se plaisait à l’appeler la ministre précédente, dès lors perçu comme aux ordres d’un pouvoir hospitalier public centralisé. Naturellement pas un mot sur la moyenne tarifaire Européenne cause jamais évoquée par elle  de l’effondrement de l’attractivité libérale …
Sur l’ONDAM annoncé en augmentation à 2.3%, Agnès Buzyn valide par son silence la feuille de route de Nicolas Revel faite de sur encadrement et de fléchage des activités de la médecine de ville. (curieux concept que celui d’augmentation de l’ONDAM qui nécessite pour sa mise en œuvre une augmentation… des économies!!!)
Ces quelques exemples pour vous signifier l’extrême prudence à laquelle vous engage l’UFML.

Le 09 Septembre, l’UFML organisera une AG à Collioure au cours d’un weekend   où  nous nous retrouverons, il sera temps alors de manifester votre attachement et votre volonté de donner existence et force à une structure qui ne vous a jamais trahis, qui a toujours fait face, et qui demain plus que jamais devra porter vos combats.
Levez- vous, osez vous engager à nos côtés, adhérez, ré adhérez, venez vous faire entendre.
Vous êtes médecins, soignants, votre rôle n’est pas dans l’obéissance et l’acceptation !

Votre rôle est de faire face comme vous le faites chaque jour, n’acceptez pas que  » on » décide à votre place !

Venez poser la première pierre d’un vrai pouvoir professionnel d’expertise sanitaire!

Le généraliste  : Agnès Buzyn veut libérer les  énergies 

Le Quotidien du médecin  : Agès Buzin : je n’ai pas envie d’être  une ministre normative 

 

 

 

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