Communiqué de Presse de l’UFML du 20/09/17 : Rapport de la Cour des Comptes

L’UFML s’étonne de la teneur du dernier rapport de la Cour des comptes. Pour les sages, la hausse des dépenses directement liées aux actes de médecine spécialisée libérale (16.1 Milliards d’euros en 2015) est trop importante puisque quatre fois plus rapide que celle des médecins généralistes. La propagation des déserts est elle trop silencieuse pour arriver aux oreilles des membres de la Cour des comptes ? Sans doute ses salons y sont-ils trop feutrés et la porte du placard (doré) trop épaisse pour que le bruit de la rue soit si lointain…

La baisse du nombre de médecins généralistes n’est donc pas une réalité pour la Cour des comptes. Pour les énarques de la Cour des comptes ce n’est donc pas la faible hausse des dépenses liées aux actes de médecine générale qui est scandaleuse… Le risque sanitaire est pourtant là, signifiant l’urgence.

L’UFML Syndicat rappelle que la vénérable institution en un temps ne trouva rien à dire à la baisse du numerus clausus ni à la mise en œuvre d’un programme de retraite anticipé pour les généralistes. Il y a à peine 6 ans alors que la désertification s’installait, les sages écrivaient : « On forme trop de médecins. »

Les « sages » fustigent en 2017 le parcours de soin : un dispositif « purement tarifaire » non pas médical qui aurait davantage favorisé les spécialistes. L’UFML Syndicat rappelle que jamais la Cour des comptes n’a appelé à une revalorisation significative des actes des médecins généralistes (à hauteur de la moyenne européenne par exemple). Bien au contraire, en 2014 les visionnaires de la rue Cambon trouvaient que le médecins généralistes percevaient trop au travers de primes qu’ils appelaient à se transformer en malus en l’absence d’objectifs atteints.

L’UFML syndicat rappelle également la volonté des clairvoyants de la rue Cambon exprimée en 2012 de baisser voire de supprimer la prise en charge des cotisations sociales des médecins (socle même du conventionnement en tarif opposable rappelons-le), ce qui est en contradiction avec leur volonté farouche de mettre un terme aux compléments d’honoraires.

Les « sages » dénoncent également le DMP, comme chaque année, en un marronnier qui rappelle que lorsque les énarques dirigent un projet en lieu et place des professionnels, il n’avance pas… Puis ils tirent à boulets rouges sur le contrat d’accès au soin voulu et imposé par Marisol Touraine et sur l’Option de Pratique Tarifaire Maîtrisée pour eux générateurs d’augmentation de dépenses.

L’UFML dénonce la superficialité d’arguments qui loin de tenir compte de l’ensemble des paramètres (rapport coût / efficience de la médecine de ville, maintien du maillage du territoire, modification du régime des contrats responsables et augmentation induite des restes à charge…) désigne coupable de fait des professions entières!

La cour voudrait expérimenter un modèle de responsabilité financière basé sur le modèle allemand mais se garde bien de rappeler les différences tarifaires qui existent entre les deux pays (du simple au double): « enveloppe globale et modulable de dépenses de soins de spécialité par patient », qui pourrait être couplé à un renforcement de la régulation des dépassements.L’UFML syndicat s’élève contre ce qui serait un régime étatique, comptable, ceinture et bretelles, où médecins et patients dépendraient de la logique économique du moment, avec tous les dangers que cela comporte en terme de baisse de la qualité des soins.

Les sages de la Cour des comptes persistent dans leur volonté de défense de la coercition à l’installation, d’obligation de contractualisation de l’OPTAM et de renforcement de sanction en cas de pratiques tarifaires excessives. L’UFML note l’utilisation pleine et entière d’un concept inventé par Marisol Touraine, et rappelle au regard des 250 médecins ciblées par la caisse primaire d’assurance maladie, la réalité plus que marginale de ce concept. L’UFML-Syndicat rappelle aux énarques de la rue Cambon que la coercition à l’installation ne saurait être une solution pas plus que le paternalisme-obligation-sanction, à moins d’aggraver encore la crise démographique, le déficit d’attractivité, la perte de l’excellence, l’augmentation des expatriations, et note le manque dramatique de connaissance de la problématique par les « sages » dont les parcours révèlent un isolement et une protection qui les a forcément isolés du monde réel.

 

 

 

 

Dr Jérôme Marty président d’UFML-Syndicat

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